Friday, December 9, 2011

Il n'est jamais trop tard, de Tom Hanks

Larry Crowne, vendeur, excellent, mais sans diplôme - il a servi 20 ans dans la Navy pour son pays, que voulez-vous, pas eu le temps d'aller à l'Université -, se voit licencié sans dédommagement. Fraîchement divorcé, il doit encore régler une dette à la banque pour payer sa maison. Il est donc désemparé, rejeté par le marché du travail. Sur l'impulsion de son voisin, gagnant de la Roue de la fortune, et qui vit tranquillement de marchandage devant sa maison, Larry décide d'aller à l'Université, où il suit trois cours: celui d'expression orale, où il adule la professeure, une jolie femme mal dans son mariage; un cours d'économie, où il apprend à gérer sa dette; et un autre, qu'on oublie purement et simplement. Il rencontre également la jolie Talia, leader d'un gang de fous du scooter, et qui se passionne pour les braderies et les bonnes affaires, plutôt que pour son diplôme.

Dans la quiétude de l'été, début juillet, sortait ce feel-good movie à l'américaine, du genre à montrer la pluie alors que les personnages pleurent, et à mettre du soleil au-dessus de leurs têtes quand tous leurs problèmes se résolvent. Il est sorti discrètement, d'abord en vue sur les écrans, puis par la petite porte, loin des salles. DVDtrafic me l'a mis entre les mains alors que personne n'en voulait, et consciencieuse, j'ai vu le film de bout en bout, quitte à faire pleurer d'effroi mes pupilles. Je ne vais pas m'étaler sur ce bon samaritain qu'est Tom Hanks. Dans sa seconde, j'espère dernière, réalisation de long-métrage, il évite de transgresser cette image, véhiculée par ses rôles; Forrest Gump, Seul au monde, The terminal,... il a multiplié, au cours de sa carrière, les personnages simples et gentils, perdus dans le système, des hommes "comme il faut", "comme tout le monde". Non seulement le personnage principal de son film, Larry Crowne, qu'il incarne, est Monsieur Tout-le-monde comme il en existe des milliards, mais en plus, Tom Hanks manie la caméra tel un simplet du cinéma, qui n'aurait jamais côtoyé ni Spielberg, ni Sam Mendès, ni les frères Coen, entre autres, au cours d'une carrière longue de presque 30 ans. Il fallait que je fasse quelques captures d'écran, pour illustrer mon propos. Les images reflètent ma consternation.

Larry Crowne, après abandon de son énorme voiture familiale, indispensable quand on est un vendeur talentueux célibataire et sans enfant. Je retrouverai ce soir un merveilleux cadrage sur le phare arrière gauche de cette voiture.

Larry Crowne tel qu'il se fait alpaguer par Talia.

Larry Crowne après relookage par Talia.
Scène quasi finale, merveilleuse séquence lent truck out/centré sur le personnage/contre-champs sur la professeure subjuguée par un discours bien pensant qui vaudra un A+ et une partie de jambes en l'air. Dans la vraie vie, on dit que c'est un fayot.

L'Américain moyen porte le slip kangourou et Tom Hanks ose tout. Vulgaire.


Quant à l'histoire, j'ose à grand peine aborder le sujet tant les clichés s'y enchaînent. De la crise mondiale, aux banquiers méchants, en passant par des considérations sur l'amour et l'amitié... Le message sur les bienfaits de l'éducation, dans un film déjà plein de bons sentiments, qui se termine par un happy ending des plus niais, est encore de trop.


J'aurais aimé ne pas voir ce film; ne pas devoir en parler. Oubliez-le, surtout si vous ne l'avez, bienheureux, pas encore vu.




Il n'est jamais trop tard
de Tom Hanks
avec: Tom Hanks, Julia Roberts, Gugu Mbatha-Raw,...
sortie française: 06 juillet 2011
en DVD le 23 novembre 2011, distribué par M6-SND

Retrouvez sur Cinetrafic les films de cette année sur la catégorie Film d'amour ou découvrez la catégorie Comédie romantique

No comments: