Tuesday, November 11, 2008

Amours citadines


Londres, je l'avais découverte à l'occasion de certaines nuits de concert. On arrivait en train au dernier moment, on se précipitait dans le métro, à l'entrée de la salle, récupérer nos billets, retrouver des amis déjà sur place, assister au concert, boire une bière, prendre, crevés, un bus, deux bus, trois bus de nuit qui nous ramenaient à l'hôtel après 3h de détours, l'hôtel, l'aéroport, retour à Paris. Déjà, malgré ces visites éclairs et non-touristiques au possible, j'avais ressenti Londres: vibrante, joyeuse, pressée, éclectique. Et j'avais aimé ses gens, prêts à rendre service, avec leur accent digne du 16ème arrondissement parisien.

Cette année, tout à coup, j'ai joué la touriste, et j'ai enfin vu Londres le jour. A l'occasion du 1er de l'an, mes amis étant tous dispersés pour différentes fêtes, chez différentes personnes, j'ai décidé de rejoindre mes parents et ma soeur en Grande-Bretagne. Ca changeait certainement de nos habituelles beuveries de début d'année, mais ça ne pourrait pas manquer de charme. Et voilà que 2008 commençait là-bas, et n'en finissait pas. En quelques jours, quelques week-ends, j'ai encore plus adoré cette ville. Tous mes sentiments un peu confinés, pas très certains, ont explosé. Cette foule me parle, l'esprit de la ville m'enchante, les gens, les immeubles, tout me ravit.


Il faut dire que je suis une citadine, une pure, une vraie, jusqu'au fond des tripes. La campagne m'embête, le silence me stresse, les oiseaux me réveillent trop tôt. J'ai besoin de ma dose de pollution quotidienne, de voir les gens vivre, s'agiter, et s'ils sont stressés, il n'y a qu'à leur sourire, ça les surprend toujours. Je vis au coeur de Paris, les bars au pied de l'immeuble ferment tard, et les chants des fêtards me tiennent compagnie si je suis au lit avant eux. Alors, si je dois partir, vivre ailleurs, j'aurai besoin d'une capitale. Européenne, de préférence. On me dit d'aller voir du côté des Etats-Unis, non merci, pas pour le moment. Ces villes-là ne me parlent pas pour l'instant.

Je suis donc partie à Londres, en 2008, pendant un mois. Je me suis installée dans l'ouest de la ville, loin du centre, car la ville s'étend très loin. Chez un adorable couple anglais qui hébergeait déjà une autre Française. Je cherchais du travail, pendant un mois. J'ai parcouru les kilomètres de la ville à pied, pour évaluer les distances, pour comprendre sa géographie. J'ai écouté, regardé vivre, mes propriétaires, leurs amis, leurs voisins, tous les londoniens. J'ai vu les nombreux touristes, les immigrants, les Français aussi, installés là, et avec qui le point commun évident de la langue permet un rapprochement aisé et rapide. Je suis restée un instante béate, au milieu de Hyde Park, immense. La campagne que j'aime, la nature avec la ville, au loin, toujours visible, pour que je ne me sente pas perdue. Je n'ai jamais arrêté d'être sidérée par les couleurs de Londres, briques rouges et ocres parfois salis, ciel gris-bleu au reflets dorés, verdure intense nourrie par la pluie. J'ai flippé dans les bus qui s'engagent sans peur dans des virages à 90°, dans des rues étroites à double-sens. Je me suis perdue la nuit dans la City, j'ai flairé d'adorables quartiers (divins?) du côté de Angel Station, j'ai flâné dans le quartier français trop chic, erré vers la maison d'Oscar Wilde, me suis mêlée à la horde de touristes qui se dirigent tous vers Buckingham Palace, j'ai fait mes quartiers de Soho et de ses alentours, ai décidé de revenir vivre du côté de Brick Lane. J'ai été à des concerts, aimé l'effervescence, la ferveur et le sérieux décontracté avec lequel les Anglais abordent la musique (punk) et la mode. Je suis tombée amoureuse.
Pas de travail à la clé lorsque je suis rentrée à la maison, à Paris. Mais un lien fort s'est noué, une envie encore plus intense d'aller vivre à Londres, et l'assurance qu'un jour, je le ferai. En attendant, je fais partager à ma soeur la passion que je voue à cette ville. Nous avons décidé d'y partir en week-end, le plus souvent possible, de parcourir à pied, de magasin vintage en magasin vintage, toutes les rues de Londres. Et nous souhaitons faire partager nos découvertes, et peut-être créer une petite communauté qui s'échangerait ses bonnes adresses. Ces excursions à Londres, nous vous les offrons ici: VINTAGE SHOPS IN LONDON.
Sur le site, nous nous concentrons sur le shopping; j'avais envie de raconter la véritable gestation qui a donné naissance à nos pages. J'espère que ce texte trop long, et pas du tout critique - il y a pourtant quelques mauvais côtés à Londres, mais je les oublie si vite - vous donnera envie de partager avec ma petite soeur et moi vos expériences londoniennes, expériences modesques ou coups de coeurs citadins.



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