Llewyn Davis est musicien, mais n'arrive pas à en vivre. Il dort sur des canapés, squattant majoritairement chez son ex, qui le déteste sans pouvoir s'en débarrasser. Il veut vivre de sa musique, mais voit des types qui lui semblent, en toute modestie, moins bons que lui, réussir. Pas lui. Est-ce qu'il est vraiment la peine de s'acharner?
Je ne sais pas quel est "mon" genre de film. Parfois j'aime les films très silencieux, et puis, soudain, j'adore l'écriture et les dialogues (critique de Je fais le mort, de Jean-Paul Salomé, à venir). J'aime les histoires simples et parfois l'absence d'histoire. Je déteste la musique folk mais depuis quelques temps, j'enchaîne les films qui la mette au cœur de l'intrigue. Et ce film ci me la fait presque aimer. Faut pas déconner, je n'écouterais pas la bande-originale sans le film. Mais c'est dire combien le film est fort, pour me faire écouter sans agacement ces plaintives mélodies.
Et puis les complaintes, c'est le thème d'Inside Llewyn Davis, son ironie. Il n'y a rien qui va pour ce héros raté. Il couche avec une fille, ça mène à la catastrophe; il joue sa musique, tout le monde s'en contrefiche; il marche dans des flaques d'eau, perd un chat, en retrouve un autre, hésite et prend la décision d'aller à droite quand il aurait dû aller à gauche. Si il fait un effort, pour provoquer le destin ou le dieu de la musique, si il abandonne, si il change de vie, tout rate. Et son ex-copine a beau être exaspérante et détestable, pour lui lancer, chaque fois qu'elle ouvre la bouche, des insultes à la figure, elle a plutôt bien raison.
Jusqu'à la fin, comme elle, on ne déteste jamais Llewyn. Heureusement, parce qu'il est là à tous les plans. Le spectateur a de la compassion à son égard. Une compassion qu'il ne mérite pas mais qu'on ne peut s'empêcher de lui donner. Est-ce qu'il devrait prendre plus sa vie en main, ou est-ce que le sort s'acharne contre lui, quoi qu'il fasse?
Inside Llewyn Davis, c'est aussi le voyage d'un chat, nommé Ulysse. Oui, vous avez le droit de faire le rapprochement avec L'Odyssée d'Homère. Les frères Coen jouent sur les évidences, les apparences: c'est ce qui fait dire à un odieux personnage "Folk songs? I thought you said you were a musician!" La triste ironie de la vie de Llewyn Davis, si semblable à celle du chat, laisse espérer un retour "chez lui", sans même qu'on ait une vague idée de ce que le personnage considère comme sa maison.
Les frères Coen chantent les louanges de la musique folk, certes, mais avec un certain esprit punk. La fin du film est en effet ouverte, ni pathétique, ni trop positive, ce qui aurait étrangement contrasté avec le corps du film; une étrange manière de retomber sur ses pattes.
Et puis les complaintes, c'est le thème d'Inside Llewyn Davis, son ironie. Il n'y a rien qui va pour ce héros raté. Il couche avec une fille, ça mène à la catastrophe; il joue sa musique, tout le monde s'en contrefiche; il marche dans des flaques d'eau, perd un chat, en retrouve un autre, hésite et prend la décision d'aller à droite quand il aurait dû aller à gauche. Si il fait un effort, pour provoquer le destin ou le dieu de la musique, si il abandonne, si il change de vie, tout rate. Et son ex-copine a beau être exaspérante et détestable, pour lui lancer, chaque fois qu'elle ouvre la bouche, des insultes à la figure, elle a plutôt bien raison.
Jusqu'à la fin, comme elle, on ne déteste jamais Llewyn. Heureusement, parce qu'il est là à tous les plans. Le spectateur a de la compassion à son égard. Une compassion qu'il ne mérite pas mais qu'on ne peut s'empêcher de lui donner. Est-ce qu'il devrait prendre plus sa vie en main, ou est-ce que le sort s'acharne contre lui, quoi qu'il fasse?
Inside Llewyn Davis, c'est aussi le voyage d'un chat, nommé Ulysse. Oui, vous avez le droit de faire le rapprochement avec L'Odyssée d'Homère. Les frères Coen jouent sur les évidences, les apparences: c'est ce qui fait dire à un odieux personnage "Folk songs? I thought you said you were a musician!" La triste ironie de la vie de Llewyn Davis, si semblable à celle du chat, laisse espérer un retour "chez lui", sans même qu'on ait une vague idée de ce que le personnage considère comme sa maison.
Les frères Coen chantent les louanges de la musique folk, certes, mais avec un certain esprit punk. La fin du film est en effet ouverte, ni pathétique, ni trop positive, ce qui aurait étrangement contrasté avec le corps du film; une étrange manière de retomber sur ses pattes.
Inside Llewyn Davis
de Ethan Coen & Joel Coen
avec: Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake
sortie française: 06 novembre 2013
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