Monday, August 9, 2010

Old movies #1 - Frank Capra - Woody Allen

C'est dit, l'été égale point mort niveau sorties ciné. J'ai hésité à aller voir Cellule 211, j'ai eu autre chose à faire, je dois regretter? En ce moment du coup, quand on reste à la maison le soir, c'est projection via vidéoprojecteur depuis le fin fond du canapé/du lit. C'est bien aussi, et ça permet de voir de vieux films qui ne passent plus trop dans les salles de cinéma - ou alors des salles très obscures, ou à des horaires invraisemblables. Un beau cadeau dévoré en quelques jours, l'autobiographie de Frank Capra, Hollywood Story, m'a donné faim de découvertes. Le livre en lui-même est à conseiller à tous, cinéphiles ou pas. Plus qu'une liste de films ou d'anecdotes hollywoodiennes, c'est une aventure humaine, professionnelle et personnelle. Le cheminement d'un petit émigrant italien pas vraiment prédestiné vers une réussite au sein d'une industrie qui démarre et monte très vite peut passionner tous les lecteurs, en quête de beaux parcours de vie.





A partir de ce livre, je me suis fait une petite liste des œuvres de Capra que j'aimerais beaucoup voir, l'idée étant de les regarder en ordre chronologique pour suivre son évolution. Le bonhomme part en effet de rien du tout,  d'un immense culot et de zéro technique, du cinéma muet, pour aller vers les Oscars, les grandes société de distribution, le parlant,.. Je n'ai pas su trouver les films sur lesquels il était plus qu'un assistant de mise en scène, mais pas encore réalisateur; j'avais en tête notamment The Strong man (1926) et Long Pants (1927), des films muets avec le comédien Harry Langdon, dont Frank Capra observe la tête qui gonfle comme un melon. Avec mes pérégrinations estivales, je n'ai pas réussi à commencer par le début de toute façon. Le premier film de Frank Capra que j'ai vu est donc Lady for a day (1933).


Le scénario relate le doux mensonge d'une vieille mendiante à sa fille qu'elle n'a jamais vu grandir. Par sa correspondance, elle lui décrit une vie fabuleuse, de paillettes et de beaux personnages. Dans la vraie vie, Apple Annie vend des pommes dans la rue et est "légèrement" alcoolique. Sa fille lui annonce qu'elle vient lui rendre visite, pour lui présenter son fiancé et sa future belle-famille. Apple Annie panique; pour éviter qu'elle ne perde la tête et ne fasse des bêtises, Dave the Dude, chef d'une petite mafia, et qui croit dur comme fer que les pommes d'Annie lui portent chance, met en scène la clocharde et lui offre un merveilleux cadre de vie pour tromper sa fille. Le film va à l'essentiel: aucune scène n'est inutile, et on ne se perd pas en vains effets de style. L'histoire est simple mais rondement menée, les personnages jouent sur leurs clichés pour raconter efficacement la générosité des petites gens. Dans son autobiographie, Frank Capra décrit l'espoir immense qu'engendre le bon accueil de son film, sa rage et sa déception alors qu'il regagne, piteux, sa place, alors que Frank Lloyd vient prendre sa récompense, l'Oscar du meilleur réalisateur qui lui est attribué cette année-là.



En 1941 sort Meet John Doe, film dont la production roule comme sur des roulettes, si ce n'est que Frank Capra se lance dans le tournage sans vraiment savoir la manière dont il va terminer son scénario... Gary Cooper y campe un homme plutôt démuni qui, répondant à une drôle d'annonce dans un journal, se voit attribué le rôle de John Doe, personnage sorti de l'imagination d'une journaliste énervée. Le public s'attache à John Doe, et voilà Long John qui doit abandonner sa liberté pour se mettre au service d'un mensonge. Sans connaitre les anecdotes autour de l'écriture du film, peut-être n'aurais-je pas ressenti ces petites hésitations de scénario. La mise en scène, encore une fois, est vive et sans chichi. Les règles de mise en scène ne sont pas suivies, et ces entorses sont comme un coup de poing vivifiant dans une mise en scène souvent trop lisse aujourd'hui. Pas forcément agréable à l'œil, mais charmant tout de même.


Ce n'est que le début de mes visionnages frank-capra-esques. Pour le moment, plus encore que sur le papier, le réalisateur semble avoir une nette préférence pour les héros sortis des rues, propulsés sous les feux de la scène... Autobiographique?



Autre curiosité, l'un des premiers films de Woody Allen, qu'il tourne avec Diane Keaton en 1973. Sleeper est un film de science-fiction burlesque, dont le thème surprend pour ce réalisateur, mais où on retrouve facilement les mimiques et les problématiques sociales de Woody Allen - de ses premiers films du moins, j'ai déjà dû dire tout le mal que je pensais des derniers films de Woody Allen. Le film donne de temps en temps dans le muet, gestuelles appuyées, visages peints et expressifs, musique enjouée et accélérations de la bande vidéo. Le résultat est terriblement surprenant et, il faut l'avouer, assez hilarant.


Voilà pour ces petites rétrospectives. Il y en aura d'autres à l'avenir, forcément du Frank Capra, et les suggestions sont toutes bonnes à prendre.


Hollywood story
de Frank Capra
éd. Ramsay Poche
sortie: 1971

Lady for a day
de Frank Capra
avec May Robson, Warren William, Jean Parker,...
sortie: 1933

Meet John Doe
de Frank Capra
avec Gary Cooper, Barbara Stanwyck, Edward Arnold,...
sortie: 1941

Sleeper
de Woody Allen
avec Woody Allen, Diane Keaton,...
sortie: 1973

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