Au début des années 1990, le journaliste David Walsh rencontre le jeune Lance Amstrong, plein d'ambitions et d'enthousiasme. Il participe à son premier Tour de France et se rend alors compte que d'autres seront toujours meilleurs que lui. L'année suivante, alors que l'EPO est déjà interdite mais presque à portée de main, Lance Amstrong et ses amis en prennent et Lance gagne son premier Tour en 1995. En 1996, il se bat contre le cancer, puis gagne tous les Tours de 1998 à 2005, sans jamais se faire dépister positif. Le monde du cyclisme s'enflamme pour Lance Amstrong, tandis que les journalistes et le public refusent de s'interroger sur ses performances.
J'ai beau adorer rouler, le Tour de France n'est pas franchement au centre de mes préoccupations chaque été. Je préfère être sur un vélo plutôt que de regarder les autres faire des performances, d'autant que ces dernières sont faussées par le dopage. Stephen Frears part d'ailleurs de ce fait reconnu aujourd'hui et ne laisse planer aucun doute sur les aveux de Lance Amstrong, par lesquels il clôt son film. Du début à la fin, le cycliste prend de l'EPO, et il n'aurait d'ailleurs pas gagné un seul Tour de France sans dopage.
Ce qui fait le film, c'est l'incroyable crédulité du public, et la capacité de Lance Amstrong à soutenir son innocence, caché derrière sa bataille contre le cancer, son association, son argent et sa notoriété. Stephen Frears a beaucoup de mal à donner un cœur à son héros, à peine tourmenté par ses mensonges et pas vraiment étouffé par la modestie. Alors que le doute n'est pas permis dans une histoire dont on connait le dénouement, on ne peut même pas éprouver de compassion, ou de honte. Le rôle du journaliste David Walsh est effacé, et ne suffit pas à s'identifier et prendre parti.
Le scénario survole donc le sujet, mais les images font rêver. Les vélos ont été retrouvés pour être ceux utilisés dans les années 90, des équipes de professionnels ont servis pour la figuration, et des images d'archives sont habilement mêlées aux prises de vue pour un résultat criard absolument conforme à l'idée qu'on se fait du Tour de France, avec ses maillots bariolés et ses caravanes de saucisson.
Possible que je regarde le Tour de France avec un œil intéressé, l'an prochain.
The program
de Stephen Frears
avec : Ben Foster, Chris O'Dowd, Guillaume Canet,...
sortie le : 16 septembre 2015
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