Staten Island (titre original du film) est l'un des cinq districts de New York. Face à Manhattan, l'île n'a pas la même prestance que cette dernière circonscription. Staten Island, isolée, comporte son lot de gangsters et de paumés. Les trois personnages du films font tous partie de ces catégories; ils partagent des existences minables, des rêves de grandeur et usent de moyens imparfaits pour tenter, en vain, d'y parvenir.
Tout commence et tourne autour d'une scène, dans laquelle les trois personnages principaux des trois chapitres de ce film sont réunis: Sully, vidangeur de fosses septiques, explose de joie face à Jasper le boucher, sourd et muet: il lui explique que dans deux mois, sa femme mettra au monde un futur petit génie. Ils sont interrompus par l'arrivée de Parmie Tarzo, chef mafieux, qui utilise les services discrets de Jasper. Trois chapitres s'ouvrent sur des panneaux décrivant les séquences et les motivations de chacun. Parmie Tarzo veut étendre son territoire à toute l'île de Staten Island; Sully souhaite le meilleur avenir possible pour son fils et a besoin d'argent pour cela; Jasper, quant à lui, passe ses journées à œuvrer dans l'ombre pour la mafia locale et ses soirées au tiercé. Le dernier chapitre réunit enfin nos personnages, dont les destins finissent par se lier de plus en plus étroitement.
Les histoires croisées peuvent être intéressantes, si on ne tombe pas dans les écueils du genre; en premier lieu, la même scène, vue plusieurs fois, depuis des angles différents, ne doit pas sembler redondante. James De Monaco met les pieds dans le plat et réutilise platement sa scène clé sans donner au spectateur un élément supplémentaire à chaque fois, qui correspondrait au personnage suivi par la caméra. Le deuxième piège, qu'il n'évite pas non plus, est celui de ne pas surpasser ses comparses. Alejandro Gonzalez Inarritu sait parfaitement imbriquer ses séquences et revenir en arrière pour revoir l'action d'un autre point de vue; Quentin Tarantino est souvent cité comme la référence de James de Monaco par les critiques, car ils ont en commun de le genre policier. Cependant, en terme de destins croisés et d'histoires parallèles, Amours chiennes ou Babel, avec leur structure éclatée par une dizaine de personnages, le chaos qu'ils expriment, et malgré cela, leur grande cohérence, sont un exemple de maîtrise du film choral.
Aucun des personnages de James De Monaco n'arrive à refléter suffisamment l'état de profond délabrement de Staten Island, ni le délaissement dans lequel ce district est abandonné. Les caractères de chacun ne sont pas suffisamment forts, ni charismatiques. L'autre décision critiquable de James de Monaco est de donner à chacun de ses chapitres un titre, qui scinde alors complètement le film, et explicite ce qu'il va se passer à chaque séquence. Le réalisateur montre alors qu'il ne fait pas totalement confiance à sa narration pour exprimer son idée.
Si l'idée est séduisante, le film ne tient pas la longueur, à cause d'un scénario trop faible sans doute, et d'une réalisation sans prétention ni ambition.
Tout commence et tourne autour d'une scène, dans laquelle les trois personnages principaux des trois chapitres de ce film sont réunis: Sully, vidangeur de fosses septiques, explose de joie face à Jasper le boucher, sourd et muet: il lui explique que dans deux mois, sa femme mettra au monde un futur petit génie. Ils sont interrompus par l'arrivée de Parmie Tarzo, chef mafieux, qui utilise les services discrets de Jasper. Trois chapitres s'ouvrent sur des panneaux décrivant les séquences et les motivations de chacun. Parmie Tarzo veut étendre son territoire à toute l'île de Staten Island; Sully souhaite le meilleur avenir possible pour son fils et a besoin d'argent pour cela; Jasper, quant à lui, passe ses journées à œuvrer dans l'ombre pour la mafia locale et ses soirées au tiercé. Le dernier chapitre réunit enfin nos personnages, dont les destins finissent par se lier de plus en plus étroitement.
Les histoires croisées peuvent être intéressantes, si on ne tombe pas dans les écueils du genre; en premier lieu, la même scène, vue plusieurs fois, depuis des angles différents, ne doit pas sembler redondante. James De Monaco met les pieds dans le plat et réutilise platement sa scène clé sans donner au spectateur un élément supplémentaire à chaque fois, qui correspondrait au personnage suivi par la caméra. Le deuxième piège, qu'il n'évite pas non plus, est celui de ne pas surpasser ses comparses. Alejandro Gonzalez Inarritu sait parfaitement imbriquer ses séquences et revenir en arrière pour revoir l'action d'un autre point de vue; Quentin Tarantino est souvent cité comme la référence de James de Monaco par les critiques, car ils ont en commun de le genre policier. Cependant, en terme de destins croisés et d'histoires parallèles, Amours chiennes ou Babel, avec leur structure éclatée par une dizaine de personnages, le chaos qu'ils expriment, et malgré cela, leur grande cohérence, sont un exemple de maîtrise du film choral.
Aucun des personnages de James De Monaco n'arrive à refléter suffisamment l'état de profond délabrement de Staten Island, ni le délaissement dans lequel ce district est abandonné. Les caractères de chacun ne sont pas suffisamment forts, ni charismatiques. L'autre décision critiquable de James de Monaco est de donner à chacun de ses chapitres un titre, qui scinde alors complètement le film, et explicite ce qu'il va se passer à chaque séquence. Le réalisateur montre alors qu'il ne fait pas totalement confiance à sa narration pour exprimer son idée.
Si l'idée est séduisante, le film ne tient pas la longueur, à cause d'un scénario trop faible sans doute, et d'une réalisation sans prétention ni ambition.
Little New York
de James de Monaco
avec Ethan Hawke, Vincent D'Onofrio, Seymour Cassel,...
sortie française: 05 août 2009
de James de Monaco
avec Ethan Hawke, Vincent D'Onofrio, Seymour Cassel,...
sortie française: 05 août 2009
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