L'histoire de Sita est connue dans toute l'Inde. Enfin, comme nous l'expliquent, un peu confus, les trois narrateurs, silhouettes de papier, marionnettes d'ombre se détachant sur la clarté de l'écran, chacun a sa propre vision de l'histoire; certains ajoutent des personnages, des détails, d'autres appellent Sita par d'autres noms,... La base de l'histoire, cependant, est la suivante: un jeune garçon devant être couronné roi respecte la décision de son père, lui-même tenant sa parole auprès d'une de ses femmes, et s'exile dans la forêt pendant, quatorze ans. Sita, sa jeune épouse, éperdument amoureuse, le suit malgré les dangers et les démons; Râma, son mari, la protègera. Le démon Râvana, qui s'éprend de la jeune fille, l'enlève. Sita ne succombe jamais à ses avances, et conserve l'espoir que Râma viendra la délivrer. Celui-ci en effet, aidé de Hanuman, le général de l'armée des singes, la sauve. Mais il doute de son innocence préservée. Sita passe alors l'épreuve du feu, et le couple, les quatorze années d'exil passées, revient prendre le trône du à Râma. Cependant, Sita tombe rapidement enceinte; Râma, à présent roi, doute encore de sa fidèlité, et, pour offrir à son peuple l'image de la vertu, renvoit Sita dans la forêt. Elle y élève ses deux fils dans le plus grand respect de leur père. Râma, des années plus tard, les entend chanter ses louanges. Il revient alors auprès de Sita qui, lasse de son manque de confiance, implore les dieux et retourne dans le sein de sa mère, la déesse Terre.
Nina Paley s'est inspirée de son propre parcours sentimental pour le mettre en parallèle avec celui de Sita. Son mari parti en Inde pour le travail, elle l'y rejoint mais se sent rejetée et, après un retour aux Etats-Unis pour y travailler, leur rupture est définitive. Ayant lu l'épopée de Sita lors de son séjour indien, elle choisit de la mettre en relation avec sa propre histoire. Elle découvre au même moment les chansons d'Annette Hanshaw, qui interprète les chagrins amoureux par le blues. Trois approches se mêlent donc dans ce film extraordinaire que Nina Paley a écrit, réalisé, animé, etc... Trois techniques d'animation, trois narrations différentes, se mélangent sans lasser et sans se confondre.
En premier lieu, l'autobiographie de Nina Paley est dessinée de manière traditionnelle, avec un trait tremblant, des lignes rondes et des couleurs appliquées avec une naïveté joyeuse. Malgré la déception du couple qui s'effondre, l'humour est présent dans les dessins. Les décors mixent avec bonheur des photos fixes et des backgrounds dessinés. Le décalage est total, l'innocence affichée est jubilatoire. Puis, c'est dans un théâtre d'ombres que nous pénétrons, où trois silhouettes dentelées bavassent entre elles, perdent leur fil conducteur, se bousculent, pour nous narrer l'histoire de Sita. En guise de décors, de fausses esquisses peinturlurées à l'indienne, grossièrement animées, pour illustrer les propos décousus de nos narrateurs survoltés. Enfin, des couleurs fraîches, explosives, des personnages en papier découpé, et Sita qui chante, en blues, ses aventures.
Les chansons d'Annette Hanshaw ont été intégrées telles que la chanteuse les interprétait, et donnent une couleur de bluette sentimentale au film. Elles n'ont évidemment pas été écrites pour le film, ni dans une tonalité indienne, mais leur blues mélancolique semble pourtant parfaitement adapté à toutes les situations dans lesquelles se retrouve Sita.
Sita chante le blues est un film au charme réjouissant, et l'illustration du talent incroyable de Nina Paley, qui a su tirer parti de sa tristesse pour fabriquer à elle seule une oeuvre d'art.
Sita chante le blues est visionnable sur internet à l'adresse suivante: http://www.sitasingstheblues.com/
Nina Paley s'est inspirée de son propre parcours sentimental pour le mettre en parallèle avec celui de Sita. Son mari parti en Inde pour le travail, elle l'y rejoint mais se sent rejetée et, après un retour aux Etats-Unis pour y travailler, leur rupture est définitive. Ayant lu l'épopée de Sita lors de son séjour indien, elle choisit de la mettre en relation avec sa propre histoire. Elle découvre au même moment les chansons d'Annette Hanshaw, qui interprète les chagrins amoureux par le blues. Trois approches se mêlent donc dans ce film extraordinaire que Nina Paley a écrit, réalisé, animé, etc... Trois techniques d'animation, trois narrations différentes, se mélangent sans lasser et sans se confondre.
En premier lieu, l'autobiographie de Nina Paley est dessinée de manière traditionnelle, avec un trait tremblant, des lignes rondes et des couleurs appliquées avec une naïveté joyeuse. Malgré la déception du couple qui s'effondre, l'humour est présent dans les dessins. Les décors mixent avec bonheur des photos fixes et des backgrounds dessinés. Le décalage est total, l'innocence affichée est jubilatoire. Puis, c'est dans un théâtre d'ombres que nous pénétrons, où trois silhouettes dentelées bavassent entre elles, perdent leur fil conducteur, se bousculent, pour nous narrer l'histoire de Sita. En guise de décors, de fausses esquisses peinturlurées à l'indienne, grossièrement animées, pour illustrer les propos décousus de nos narrateurs survoltés. Enfin, des couleurs fraîches, explosives, des personnages en papier découpé, et Sita qui chante, en blues, ses aventures.
Les chansons d'Annette Hanshaw ont été intégrées telles que la chanteuse les interprétait, et donnent une couleur de bluette sentimentale au film. Elles n'ont évidemment pas été écrites pour le film, ni dans une tonalité indienne, mais leur blues mélancolique semble pourtant parfaitement adapté à toutes les situations dans lesquelles se retrouve Sita.
Sita chante le blues est un film au charme réjouissant, et l'illustration du talent incroyable de Nina Paley, qui a su tirer parti de sa tristesse pour fabriquer à elle seule une oeuvre d'art.
Sita chante le blues est visionnable sur internet à l'adresse suivante: http://www.sitasingstheblues.com/
Sita chante le blues
de Nina Paley
avec Aseem Chhabra, Bhavana Nagulapally, Manish Acharya
sortie française: 12 août 2009
de Nina Paley
avec Aseem Chhabra, Bhavana Nagulapally, Manish Acharya
sortie française: 12 août 2009
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