Shosanna a vu sa famille massacrée par un nazi, surnommé le "Chasseur de Juifs". Des années plus tard, à la tête d'un cinéma parisien sous une fausse identité, elle a l'occasion de se venger de l'homme qui a tué sa famille, mais aussi de tout le gratin nazi qui a choisi son cinéma pour une première. Le gouvernement anglais souhaite également mettre à profit cette soirée pour fomenter un attentat, avec l'aide de l'actrice allemande et agent secret infiltré Bridget von Hammersmark. Et les Inglourious Basterds, soldats juifs américains qui mènent de sanglantes actions contre les nazis, avec à leur tête le lieutenant Aldo Raine, se retrouvent eux aussi impliqués dans ce complot.
Les premiers chapitres du film servent à mettre en place le passé commun de Shosanna et du "Chasseur de Juifs", le colonel Hans Landa; puis, chaque groupe de personnages est soigneusement présenté, avec ses motivations et ses implications dans l'attentat. Le final réunit évidemment tous les éléments pour une explosion en fanfare. Une fois n'est pas coutume, Tarantino a choisi de découper minutieusement son film en chapitres, pour imbriquer avec une précision d'horloger tous les chaînons qui rendront les dernières scènes plus jouissives. Cela fait du bien de voir que le réalisateur sait maîtriser une narration, et ne se contente pas de s'amuser simplement avec ses références et d'enchaîner les séquences sans les lier. Peut-être Quentin Tarantino a-t-il besoin d'écrire ses scénarios lui-même (le premier depuis Pulp Fiction), et de les réfléchir longuement (dix ans...), pour enfin réussir à raconter des histoires.
En effet, la gestation a été longue et difficile. En 1998, la première mouture écrite, elle aurait pu servir à une mini-série de plusieurs épisodes d'une heure... Quentin Tarantino aurait même envisagé de la publier sous forme de livre, et renoncer à en faire un film, tant le contenu était dense. Heureusement, cocorico, Luc Besson est arrivé et lui a clairement dit qu'il se lançait dans la mauvaise direction. Ouf, notre sauveur, celui qui sait, du premier coup d'œil, distinguer un mauvais scénario d'un bon scénario (Taxi, Banlieue 13, Le Transporteur, mais si, mais si!) est intervenu. Bref, voilà Quentin Tarantino, piqué dans son orgueil, qui revoit sa copie.
La maîtrise de son scénario lui permet cette fois-ci de jongler avec les genres et de se régaler de sang sans partir dans d'ennuyeux exercices de genre qui conviendraient mieux au format court. A l'inverse de Kill Bill, ou de Death Proof, assommants d'incohérences, les incursions de Quentin Tarantino dans les styles et dans la violence sont justifiées par l'histoire. La violence, justement, ne survient pas non plus de manière totalement irrationnelle. Si elle est bien présente, et filmée en gros plan, elle intervient pour mieux souligner la démesure des Inglorious Basterds, monstres déchaînés qui terrifient alors à juste titre le régime nazi. Autre reproche souvent adressé au réalisateur, les dialogues ne sont ni longs ni inutiles, mais riches en informations et en pauses. Ce qui les fait durer, en effet, ce sont les temps que les acteurs prennent le soin de placer, emplissant les silences de significations.
La flopée d'acteurs prestigieux y est certainement pour quelque chose, Christoph Waltz, Prix d'Interprétation Masculine à Cannes en 2009, en tête. Son interprétation de fou à lier plein d'élégance est en effet magistrale. Brad Pitt-bull, toute mâchoire dehors, est lui aussi génialissime, notamment lorsqu'il se met à parler italien; Diane Kruger, séduisante, endosse parfaitement son rôle d'agent double. Le bémol vient du casting français; on ne sait si on doit accuser les acteurs, débitant leur texte d'une morne platitude sans le vivre ni le comprendre, ou si l'erreur vient de la traduction du script du réalisateur dans la langue de Molière. Tous, ces deux-là mis à part, prennent un joyeux plaisir à se soumettre au scénario brillant et aux dialogues heureux qui jonglent entre anglais, français, italien et allemand.
Les premiers chapitres du film servent à mettre en place le passé commun de Shosanna et du "Chasseur de Juifs", le colonel Hans Landa; puis, chaque groupe de personnages est soigneusement présenté, avec ses motivations et ses implications dans l'attentat. Le final réunit évidemment tous les éléments pour une explosion en fanfare. Une fois n'est pas coutume, Tarantino a choisi de découper minutieusement son film en chapitres, pour imbriquer avec une précision d'horloger tous les chaînons qui rendront les dernières scènes plus jouissives. Cela fait du bien de voir que le réalisateur sait maîtriser une narration, et ne se contente pas de s'amuser simplement avec ses références et d'enchaîner les séquences sans les lier. Peut-être Quentin Tarantino a-t-il besoin d'écrire ses scénarios lui-même (le premier depuis Pulp Fiction), et de les réfléchir longuement (dix ans...), pour enfin réussir à raconter des histoires.
En effet, la gestation a été longue et difficile. En 1998, la première mouture écrite, elle aurait pu servir à une mini-série de plusieurs épisodes d'une heure... Quentin Tarantino aurait même envisagé de la publier sous forme de livre, et renoncer à en faire un film, tant le contenu était dense. Heureusement, cocorico, Luc Besson est arrivé et lui a clairement dit qu'il se lançait dans la mauvaise direction. Ouf, notre sauveur, celui qui sait, du premier coup d'œil, distinguer un mauvais scénario d'un bon scénario (Taxi, Banlieue 13, Le Transporteur, mais si, mais si!) est intervenu. Bref, voilà Quentin Tarantino, piqué dans son orgueil, qui revoit sa copie.
La maîtrise de son scénario lui permet cette fois-ci de jongler avec les genres et de se régaler de sang sans partir dans d'ennuyeux exercices de genre qui conviendraient mieux au format court. A l'inverse de Kill Bill, ou de Death Proof, assommants d'incohérences, les incursions de Quentin Tarantino dans les styles et dans la violence sont justifiées par l'histoire. La violence, justement, ne survient pas non plus de manière totalement irrationnelle. Si elle est bien présente, et filmée en gros plan, elle intervient pour mieux souligner la démesure des Inglorious Basterds, monstres déchaînés qui terrifient alors à juste titre le régime nazi. Autre reproche souvent adressé au réalisateur, les dialogues ne sont ni longs ni inutiles, mais riches en informations et en pauses. Ce qui les fait durer, en effet, ce sont les temps que les acteurs prennent le soin de placer, emplissant les silences de significations.
La flopée d'acteurs prestigieux y est certainement pour quelque chose, Christoph Waltz, Prix d'Interprétation Masculine à Cannes en 2009, en tête. Son interprétation de fou à lier plein d'élégance est en effet magistrale. Brad Pitt-bull, toute mâchoire dehors, est lui aussi génialissime, notamment lorsqu'il se met à parler italien; Diane Kruger, séduisante, endosse parfaitement son rôle d'agent double. Le bémol vient du casting français; on ne sait si on doit accuser les acteurs, débitant leur texte d'une morne platitude sans le vivre ni le comprendre, ou si l'erreur vient de la traduction du script du réalisateur dans la langue de Molière. Tous, ces deux-là mis à part, prennent un joyeux plaisir à se soumettre au scénario brillant et aux dialogues heureux qui jonglent entre anglais, français, italien et allemand.
Quentin Tarantino, en signant un film à la hauteur de Reservoir Dogs ou de Pulp Fiction, justifie enfin que le public comme les critiques le considèrent comme un génie.
Inglourious Basterds
de Quentin Tarantino
avec Brad Pitt, Christoph Waltz, Diane Kruger,...
sortie française: 19 août 2009
de Quentin Tarantino
avec Brad Pitt, Christoph Waltz, Diane Kruger,...
sortie française: 19 août 2009
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