Saturday, December 26, 2009

Friday night lights

Encore une série ayant pour héros des adolescents dans une petite ville des Etats-Unis, et, plus cliché encore, des footballeurs et des pom-pom girls... Mais Friday night lights oublie de cadrer son image, prend le parti d'une caméra en mouvement, d'une photographie "réaliste", et montre la sueur et les dessous des matchs de football dans une petite ville du Texas. Lorsque la première saison démarre, le quaterback de l'équipe de football de Dillon voit sa vie basculer lors d'un match; il se blesse et est paralysé. Sa petite amie, Lyla, leader de l'équipe des pom-pom girls, tente de sauver leur couple; son meilleur pote, Tim, est déjà presque alcoolique; son coach, Eric, doit redresser l'équipe, privée de son meilleur joueur.


Je ne suis pas exactement fan de football, pas plus que de sport en général, et je ne connaissais rien aux règles du football américain en particulier. La série ne rend pas plus que ça accro à ce sport, dont, par ailleurs, je suis toujours incapable de comprendre les règles. Mais, peu importe; le jeu permet d'approcher les différents membres de l'équipe et leurs vies personnelles, toutes plus ou moins reliées au football, que les personnages s'y adonnent ou refusent de s'en préoccuper. La réalisation est à l'opposé des séries d'aujourd'hui, plutôt colorées et assez lisses, et alterne plans serrés, cuts rapides, et focales courtes. Ce choix est parfois perturbant, mais suffisamment radical pour qu'on le souligne. De même, les choix des sujets sont loin de la niaiserie qui entoure souvent les sujets d'adolescents. Le handicap du personnage principal de la première saison n'est pas un thème léger, et il est traité avec toute la dureté possible. La galerie de personnages qui évolue à ses côté est subtile et complète; tous les personnages ne se connaissent pas intimement, et n'ont pas forcément de rapports entre eux. Mais, dans la petite ville de Dillon, tout le monde se connaît au moins de vue.


Ayant vu les quatre saison diffusées à ce jour plus ou moins rapidement les unes à la suite des autres, j'ai aussi été séduite par leur diversité et leur continuité. Eric Taylor, coach de l'équipe de football de Dillon, est le fil rouge de ces saisons. Les étudiants, eux, font le choix de partir à l'université ou de rester dans leur ville; ils décident également de continuer le football, ou pas. La série sait intégrer avec finesse ces évolutions de la vie adolescentes, alors que d'autres séries, bien souvent conservent leurs héros éternellement jeunes et étudiants, pour perdurer dans le temps. Dans Friday night lights, certaines choses, comme la passion de toute une ville pour le football, sont immuables, chaque saison a ses problématiques et ses thèmes forts.


Sans connaître ni aimer le football américain, Friday night lights est réellement une série à voir, et qui donne même envie d'aller plus loin et de découvrir le film éponyme, réalisé par Peter Berg, et jamais distribué en France. Ce film est lui-même l'adaptation d'un livre de Buzz Bissinger, auteur et aussi scénariste de séries.


Friday night lights
avec Kyle Chandler, Connie Britton, Taylor Kitsch,...
saison 4 en cours de diffusion sur NBC (US)

edit: J'ajoute ceci, en venant de voir un épisode... C'est l'Amérique profonde qui est décrite, celle que n'importe quel européen aurait quittée en courant, brisé par un solide hug texan, celle avec des vaches dedans, des santiags, des chapeau de cow-boy, des celebrations au karaoké et des grands discours pleins de mots forts et ultra simples. De préférence édictés d'une voix brève et soutenus par le regard intense du coach Eric.

Un aspect cependant me dérange dans la série, c'est celui du rapport à la religion, pas oppressante, mais tout de même omniprésente. La foi des Américains est indéniable, et a donc sa place ici, mais j'ai personnellement toujours du mal à accepter un parti pris catholique aussi total. La famille se rend à l'église le dimanche, rencontre les autres fidèles, a une haute opinion du mariage et un sens des valeurs qui peut parfois paraître extrémiste. D'autres ont été touchés par cet aspect de la série, positivement ou pas?

5 comments:

Theoldcuban said...

Fan aussi de la serie, sans trop l'avouer ;) ce que j'aime bcp c'est que cette serie montre un aspect souvent inconnu, à nous autres européens, de l'amerique profonde (ici le Texas). C'est l'Amérique qui vote Bush, une Amérique pas forcement riche, encore très rurale et qui cultive des relents d'esprit "pionnier" et croyant avec tout ce que ça peut comporter comme dureté et traditions enracinées.

La serie s'essoufle un peu en fin de saison 3, mais repart de plus belle en saison 4 avec un nouveau cast et une "redistribution" de la scena (j'en dit pas plus sinon c'est Spoil)

John Plissken said...

Je n'ai vu que la 1ere saison de FNL, que j'ai trouvé superbe et vibrante, mais je n'ai betement pas été plus loin. Un vilain m'avait découragé sur la saison 2, me disant qu'elle n'était pas à la hauteur. Ton post m'a donné envie de découvrir la suite de la série, qui parait il redevient géniale les saisons suivantes. Sinon, j'ai vu le film en DVD et je te le recommande carrément, il est tout aussi poignant et je trouve que Peter Berg est un cinéaste vraiment précieux (dans le bon sens du terme), hormis Hancock qui parait-il est ripou.

Fanny said...

@Theoldcuban
Je viens de regarder un épisode et j'ai complètement oublié cet aspect dans ma critique... je vais ajouter un petit paragraphe...

@John Plissken
y'a moyen de t'emprunter le dvd??

theoldcuban said...

Pour répondre à ton dernier paragraphe sur la croyance des Américains, et le regain qu'il a connu ces 20 dernières années, certains en parle bien mieux que moi, mais j'ai l'impression que c'est une réaction à l'escalade matérialiste aux US depuis les 80's. La perte de valeurs morale, une certaine défiance des campagnes vis a vis de la "debauche & decadence" des grandes villes.

Il est extrêmement difficile, je pense, pour nous européens judéo-Catho & anticléricale, de comprendre le regain très excessif de certaines communautés religieuses au US, notamment dans l'Amérique profonde. Pour beaucoup d'entre nous les années Bush ont brutalement révélé cet aspect des Etats-Unis que nous connaissions pas.

Les Américains WASP sont des descendants des protestants & Anglicans dont les valeurs culturels sont très distantes des nôtres, bien au delà des différences Théologiques.

C'est bien pour ça que la série est intéressante, elle nous rappelle que bien qu'étant occidental comme les Americains, certaines choses nous séparent profondément un peu comme parfois on à du mal a comprendre les valeurs de l'Islam.

Bon je déteste écrire et la je me lance dans une thèse bourrée de fautes, alors payez moi un verre de rhum et je vous la refait en live et en plus clair :p

farfadette said...

Une serie que j'hésite encore a regarder ! Mais apres ce que tu en dis pourquoi ne pas se lancer !