Wednesday, January 13, 2010

Max et les maximonstres, de Spike Jonze

Max se différencie des autres petits garçons par sa grande sensibilité. Son caractère entier l'isole. Sa mère, qui l'élève seule, avec sa grande sœur, s'occupe aussi d'elle, parfois, et Max se sent abandonné. Réagissant, comme à son habitude, à l'extrême, Max fuit, court jusqu'à la forêt, prend une barque et se laisse porter par le courant jusqu'à une île où des monstres attendent celui qui saura prendre la tête de leur petite bande. Max trouve du réconfort et un moyen d'extérioriser ses sentiments dévorants auprès de ces grandes bêtes, débordantes d'affection et imperméables aux coups; il devient roi du clan des monstres.


Spike Jonze a adapté le livre de Maurice Sendak avec brio. L'auteur lui-même approuve cette vision de son œuvre, à la fois toute personnelle, et également proche du Max qu'il a créé. Le livre, comme le film, explorent non pas les simples joies enfantines, mais l'univers de l'enfance, dans les côtés sombres qu'il connaît aussi. Max est confronté aux autres et à ses propres sentiments exubérants, à ses sentiments qu'il n'a pas encore appris à contrôler. Ses jeux, comme ses colères, sont impétueux, et confinent presque à la violence. Le petit garçon est attachant de fragilité inacceptée. Les monstres qu'il s'invente - ou qu'il rencontre vraiment, allez savoir - sont le reflet des personnes qui l'entourent dans la réalité, mais dont la cuirasse, plus épaisse, accepte ses coups, et ses élans d'amour et de guerre.


Le monde dans lequel Max s'enfuit est aussi grand que l'est son enthousiasme. On y côtoie, dans des décors de contes de fées, un désert, une mer déchaînée, une forêt dans laquelle la neige et le soleil sont voisins, où les arbres, immenses, sont troués, où l'herbe tendre, les cailloux et la terre se mêlent. Ces décors à la fois simples et surréalistes par leurs croisements étranges, possèdent une fantaisie accentuée par les constructions des monstres, immenses nids de branches entremêlées, posés comme des œuvres d'art dans des terrains bruts et presque nus.


La seule déception vient de la version doublée. Les monstres ont des voix qui leur correspondent à merveille - Charlotte Gainsbourg ne perd rien de sa gracilité en costume - mais il est dommage de ne trouver des séances qu'en français pour un film qui n'est pas, finalement, destiné aux plus jeunes.


Max et les maximonstres
de Spike Jonze
avec Max Records, Catherine Keener, Charlotte Gainsbourg (VF),...
sortie française: 16 décembre 2009

4 comments:

farfadette said...

je repoussais le moment pour aller le voir mais apres ton avis je pense le faire rapidement !

Fanny said...

Fais vite, déjà qu'il n'est plus diffusé que en français à Paris, j'ai bien peur qu'il ne reste plus très longtemps à l'affiche!

Theoldcuban said...

Vais devoir attendre le Dvd pour la VO alors, malgré beaucoup de critiques mitigées il faut que je vois ce film, ce bouquin est un des plus important de mon enfance.

Fanny said...

Je suis certaine que la version DVD sera pleine de bonus savoureux en plus...