Friday, November 5, 2010

Old series #4 - Twin Peaks, de David Lynch

J'ai commencé à regarder Twin Peaks il y a maintenant quelques semaines. A l'époque de ce message - lien précédent -, je n'avais vu que trois épisodes en plus du pilote, et ça s'annonçait merveilleusement bien. Après visionnage de la première saison, cette impression se confirme, David Lynch est un génie et Twin Peaks n'a rien à voir avec n'importe quelle autre série que j'ai pu voir jusqu'à présent.


L'étonnante construction du scénario, sur des histoires de dizaines de personnages tous aussi bien caractérisés les uns que les autres, et réunis autour d'une même enquête, est incroyablement pensée et parfaitement écrite. La qualité de la réalisation est indéniable, patinée de touches lynchiennes, minimaliste, un peu fantastique, qui prend son temps et savoure. Chaque scène est précise, joliment cadrée, tranquillement menée. L'histoire avance avec méthode, et bien souvent, drôlerie. Les personnages, hauts en couleurs, débitent, flegmatiques des dialogues absurdement bien écrits.



Malheureusement, l'intrigue se résout rapidement au début de la deuxième saison, qui comporte tout de même 15 épisodes de plus que la première saison. On peut estimer connaître le coupable du meurtre de Laura Palmer et avoir conclu la série dès l'épisode 09 de la seconde saison. La continuation est mollassonne; la mise en scène, toujours brillante, la galerie de personnages, largement enrichie de nouveaux venus aussi chouettes que les premiers arrivés,  ne peuvent supporter le manque de scénario, qui assène un coup cruel à la série. Les histoires parallèles se multiplient, et ne trouvent plus de lien entre elles. On assiste, effondrés, à une lente agonie. Et soudain, Diane Keaton.


Je ne sais pour quelle raison - Google ne m'a pas beaucoup aidée sur le sujet -, Diane Keaton a eu les rênes de la direction de l'épisode 15 de la seconde saison de Twin Peaks. Elle rate assez lamentablement les scènes d'émotion, mais gère avec une touche toute personnelle tout le reste. Jouant sur l'humour de répétition - des formes, des actions - et surprenant par des dialogues impromptus, elle redonne du souffle à la série. David Lynch commençait sérieusement à s'appuyer sur ce qui lui et le spectateur connaissaient déjà de ses personnages. Diane Keaton les fait agir légèrement différemment, faisant fi de leur identité. Elle cherche avant tout à l'incongruité, et joue de ses marionnettes comme s'ils étaient de petits Charlie Chaplin prêts à mettre les doigts dans la prise, pour voir ce que ça fait. A l'épisode 16 de la seconde saison, tout semble revenu sur les rails. L'intrigue réunit de nouveau les personnages autour d'une même enquête, on retrouve les liens qui s'étaient rompus.


Je ferais probablement encore des petites remarques après avoir vu toute la série. Mais cette incursion de Diane Keaton dans l'univers de David Lynch me semblait déjà une belle opportunité de revenir sur ce sujet.

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