Friday, June 8, 2012

Annecy 2012 - Jour 4

Voilà une journée un peu différente de d'habitude, une journée sans écran, sans salle sombre, sans court-métrage déprimant, avec du soleil et du vent... J'ai profité de ma matinée pour discuter avec Patrick Cohen et Kristof Serrand. Le premier travaille dans l'animation depuis 1970 et continue à exercer son métier avec passion; le second est actuellement et depuis 1995 chez Dreamworks, où il supervise l'animation et a dédicacé le dernier ouvrage de Patrick Cohen. Ensuite, j'ai en vrac profité du soleil qui tapait bien, et fait un saut en parapente...



Patrick Cohen était quelques jours à Annecy afin de dédicacer son dernier ouvrage, Le dessin animé à faire soi-même, livre à la fois pédagogique et bourré d'humour, qui simplifie les étapes du dessin animé pour permettre à tous de s'y confronter. On y dessine les étapes clés d'une marche de gorille, on y apprend quelques dates à connaître de l'histoire de l'animation... Patrick Cohen débute le jour de ses 16 ans - véridique! sa première feuille de paie est datée de son anniversaire... - après s'être découvert un goût pour le dessin à l'âge de 9 ans. Son premier job est d'être assistant animateur chez Jean Image. Il passe une étape en entrant aux studios Idéfix et réalise son premier plan en tant qu'animateur sur le film Les douze travaux d'Astérix. Passionné de l'univers de Walt Disney, il rejoint ces studios en 1991 puis revient à l'animation en 2005 avec Persépolis. Il travaille actuellement à une bande dessinée qui racontera son parcours en 4 tomes passionnants, agrémentés de dessins d'époque, les siens, ceux de ses collègues et surtout bourré d'anecdotes sur le monde de l'animation traditionnelle.


Tout à fait par hasard, alors que nous discutons attablés autour d'un café matinal, Kristof Serrand, chef de l'animation chez Dreamworks, vient saluer son vieil ami. Entre ces deux là, qui partageaient des souvenirs communs et remontaient jusqu'aux années 80 durant lesquelles ils cotoyaient tous deux un monde aujourd'hui oublié fait de celluloids et de papier et de crayons... autant dire que j'étais aux anges et au coeur même du Festival de l'Animation.



Mon après-midi a été un enchantement au moins égal, quoique d'une autre sorte. M'éloignant un moment d'Annecy, j'ai été en direction de Talloires pour grimper une falaise puis sauter au-dessus du lac. Les vents anneciens sont réputés pour les parapentistes du monde entier. Je n'en suis qu'à mon premier petit vol bien ridicule, dans un vent pas terrible paraissait-il, mais l'expérience est vraiment à faire! Pour les festivaliers qui voudraient encore en profiter ou planifier cela l'an prochain, quelques détails:
- un bus part du carrefour Jean Jaurès/Sommelier, juste à côté de Bonlieu. C'est le n°61 et il vous mènera pour 1€50 à Talloires - Les Granges en 20 minutes environ.
- là, prenez le petit chemin en traversant la route, et suivez-le jusqu'à la petite zone d'activité. Plusieurs écoles de parapente s'y trouvent. Pour ma part, j'ai été après le restaurant, aux Grands Espaces, qui m'avaient été chaudement recommandés.
-  j'ai sauté avec Pierre-Paul, mais évidemment que les autres moniteurs sont aussi professionnels. Pour information cependant, Pierre-Paul est très engagé dans son secteur d'activité, et donne plein d'informations techniques, destinées aux débutants comme aux professionnels, sur son site internet.
- un vol de 30 minutes coûte 90€ et est à la portée d'absolument n'importe qui, sportif ou pas.
- pour le retour, vérifiez les horaires de bus, mais sachez qu'en faisant du stop, tous les chemins mènent à Annecy.


Bon, et ce vol donc? Les vents n'étaient pas avec nous, je n'ai donc volé que quinze minutes qui m'ont parues durer seulement trente secondes. On monte d'abord en voiture au point de décollage. Le dénivelé de la côte est impressionnante, la vue plonge sur le lac. Après s'être arnaché - on n'est pas trop ridicule, sauf si comme moi vous avez un crâne trop petit pour le casque qui glisse sur le côté -, et attaché évidemment au moniteur, quelques pas plutôt difficiles suffisent à s'envoler. La voile nous entraîne vers l'arrière et il s'agit de pousser de toutes ses forces sur les cuisses. Après ça, on est entraîné dans le vent et on s'assoit comme dans un canapé et on se laisse porter. Mâchoire décrochée, béate, j'ai volé au-dessus des arbres, si près des falaises qu'il me semblait pouvoir les toucher. Pierre-Paul me laisse les manettes et tournicoter dans les airs. On ne sent pas la vitesse, mais les bourrasques surprennent, et le paysage est sublime. Une caméra au bout d'une canne permet de prendre des photos géniales et un petit film souvenir. On redescend en douceur, et c'est là qu'on se rend compte qu'en fait, on avance drôlement rapidement! Le terrain d'atterrissage est cependant approché en ralentissant, et j'ai même géré dignement les quelques pas qui nous ramènent au sol. Après, il s'agit d'atterrir encore, dans sa tête...


edit du 11 juin: lien vers le podcast sur NoWatch

1 comment:

Anonymous said...

Cool, Top !