Monday, February 8, 2016

Dofus, livre I : Julith, de Tot & Jean-Jacques Denis

Deux cités ont combattu pour s'approprier les dofus d'ébène et d'ivoire, jusqu'à ce que les deux gardiens de ces œufs qui offrent la puissance s'unissent. Les habitants de Bonta et de Brâkmar ont vécu une période de paix, jusqu'à ce que Julith reprenne possession du dofus ébène. Son propre mari se sacrifie en l'arrêtant, détruisant aussi le dofus ébène... Dix années plus tard, la cité de Bonta s'apprête à célébrer son sauveur avec de grandes cérémonie, incluant un fabuleux match de Boufbowl. Joris, un jeune orphelin, grand fan de Khan Karkass, la star du jeu, désobéit à son gardien, papy-chat, et se rend sur le terrain pour une dédicace.



Dofus, créé par le studio Ankama, est à l'origine un jeu vidéo qui connait un bon succès et réunit une grande communauté depuis 2004. Le jeu se renouvelle, une série d'animation en a été tiré, ainsi que des livres et des bande-dessinées. Le film est une étape supplémentaire qui rameute un public encore plus large. Par cette opération, le studio Ankama est bien le seul en France à réussir à additionner à sa créativité un marketing intéressant. Créativité et productivité ne se heurtent pas mais se poussent vers le haut. Il est bien dommage de constater cependant que la distribution misérable du film Dofus n'aide en rien ce processus inédit en France. Au moins ai-je été bien contente de constater que la petite salle de l'UGC Halles était blindée à la séance où j'ai été, et la suivante semblait aussi pleine.


Et le film bénéficie aussi de ce background chargé. L'univers Dofus est intense, complet, fourmillant. Le titre l'annonce d'ailleurs, s'il y a un livre I, il y aura une suite ! Cet épisode se déroule dans un monde aux codes typiques du fantastique : moyen-âgeux, peuplé de créatures et de magie. Le scénario a cependant réussi à se dépouiller suffisamment pour se concentrer sur une intrigue unique, celle de Joris qui se découvre un passé et un futur qui sera difficile à porter. Pas besoin de clés compliquées pour pénétrer dans ce monde, même si je ne doute pas que les clins d’œil sont présents aussi pour les initiés. L'intrigue s'appuie aussi sur des codes japonisants et maîtrisés ; même si le combat final comporte à mon humble goût quelques pauses émotionnelles trop nombreuses qui ralentissent l'action, je comprends tout à fait ce choix qui répond à des schémas classiques.


S'appuyant sur ces connaissances, à la fois graphiques et scénaristiques, l'animation (2D et garantie sans relief) est une pure merveille. Petit conseil aux amateurs, allez vous régaler les yeux sur le site de Monsieur U, qui a mis en ligne quelques uns de ses plans. Encore une fois, Dofus ne prend pas le risque d'oser trop gros : son univers est suffisamment puissant et installé pour ne pas s'écarter de la route déjà tracée. Il s'agit juste de viser un peu plus gros, un peu plus loin, que les jeux vidéos ou que la série, pour déployer encore plus de potentiel. Les amateurs seront ravis et les nouveaux initiés découvriront toujours un univers qui leur était inconnu.


Chapeau bas à Ankama, non seulement pour ce film percutant, mais aussi pour toute sa ligne de conduite qui a mené le studio dans les grandes salles.


Dofus, livre I : Julith
de Tot & Jean-Jacques Denis
avec : Sauvane Delanoe, Emmanuel Gradi, Laetitia Lefebvre,...
sortie le : 3 février 2016

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