Boris Yellnikoff n'apprécie que peu sa vie, celles qui l'entourent non plus, et encore moins les gens qui en profitent pleinement. Comme il l'explique à ses quelques amis autour d'un verre de vin, son esprit supérieur ne peut pas supporter la présence des vermisseaux sans cervelle qui avancent aveugles et stupides. Malgré son asociabilité, Boris accepte de raconter son histoire à un public que les autres personnages croient imaginaire; en réalité, seul l'omniscient Boris possède cette vision spéciale, qui lui fait admettre les spectateurs dans la salle de cinéma... Il s'adresse à eux pour leur narrer une partie de sa vie; il a vite fait de résumer son prix Nobel manqué, son mariage raté, et s'étend sur la suite, sa rencontre avec une jeune écervelée qu'il héberge quelques temps, avant qu'ils ne s'attachent.
Le film prend plusieurs positions des plus étranges et injustifiées. En premier lieu, Boris n'hésite pas à s'en prendre à la caméra, et à parler directement au spectateur. Boris Yellnikoff, et l'acteur qui l'incarne, sont en fait Woody Allen. Le réalisateur ne sait pas se cacher simplement derrière sa caméra, pour laisser l'histoire parler pour lui. Même s'il ne joue pas dans son film, il a besoin de se représenter. Il se met donc en scène par le biais d'un acteur, vain subterfuge qui ne dissimule pas son égocentrisme démesuré. Larry David est donc obligé de singer Woody Allen, et sa prestation n'en est que plus médiocre. Les mots qui sortent de sa bouche, à la manière de son réalisateur, paraissent ternes et toujours édictés sur le même ton; les longues tirades ne sont pas vécues, car il est bien difficile d'incarner un personnage si mal défini, qui ne s'avoue pas être Woody Allen, et ne réussit pas à être complètement Boris Yellnikoff.
Le propos général du film lui-même ne se détermine pas parmi la pauvre action qui place Boris Yellnokiff au centre de tout. En nous racontant son histoire, que veut dire Boris Yellnikoff? Que tout le monde change, médiocrement, sauf lui? Que tous évoluent, car tous doivent tester, goûter, avant d'entreprendre aventure sur aventure, sauf lui, car Boris Yellnikoff a déjà tout compris à la vie? Et que cette dernière, n'ayant pas de sens, ne vaut pas la peine d'être vécue? Que fait-il donc encore là, cet esprit de génie, parmi les idiots qui l'entourent et qui, eux, savent être heureux?
On pourrait alors tenter d'occulter le personnage principal, si sûr de ses idées redondantes, pour tenter de s'attacher aux personnages secondaires, les idiots qui ressemblent plus au spectateur que l'on est. Mais ces derniers sont réellement stupides, et manquent de la vraie subtilité qui tisse parfois l'humanité. Woody Allen se défend de ces clichés en faisant parler Boris Yellnikoff; le personnage affirme que parfois, les clichés sont utiles pour faire passer au mieux le message. Voici le serpent qui se mord la queue, et nous revenons à notre question première: qu'est-ce donc que Boris Yellnikoff/Woody Allen tente de nous dire?
Whatever works se perd dans ses diatribes qui se veulent drôles et percutantes, mais qui ne sont que déjà entendues, mal prononcées et d'un pessimisme rabâché. La mise en scène, de ce réalisateur pourtant plus que confirmé, ne sauve rien. Tout comme le jeu des acteurs, la caméra pose avec lourdeur un cadre théâtral, fixe et convenu. Les plans s'enchaînent sans la moindre faute, mais sans délicatesse non plus.
Woody Allen se repose sur ses succès passés, et tente de remettre, à la sauce du jour, les mêmes propos sans cesse et sans se surpasser. Whatever works n'est rien de plus qu'une nouvelle déception dans son univers.
Le propos général du film lui-même ne se détermine pas parmi la pauvre action qui place Boris Yellnokiff au centre de tout. En nous racontant son histoire, que veut dire Boris Yellnikoff? Que tout le monde change, médiocrement, sauf lui? Que tous évoluent, car tous doivent tester, goûter, avant d'entreprendre aventure sur aventure, sauf lui, car Boris Yellnikoff a déjà tout compris à la vie? Et que cette dernière, n'ayant pas de sens, ne vaut pas la peine d'être vécue? Que fait-il donc encore là, cet esprit de génie, parmi les idiots qui l'entourent et qui, eux, savent être heureux?
On pourrait alors tenter d'occulter le personnage principal, si sûr de ses idées redondantes, pour tenter de s'attacher aux personnages secondaires, les idiots qui ressemblent plus au spectateur que l'on est. Mais ces derniers sont réellement stupides, et manquent de la vraie subtilité qui tisse parfois l'humanité. Woody Allen se défend de ces clichés en faisant parler Boris Yellnikoff; le personnage affirme que parfois, les clichés sont utiles pour faire passer au mieux le message. Voici le serpent qui se mord la queue, et nous revenons à notre question première: qu'est-ce donc que Boris Yellnikoff/Woody Allen tente de nous dire?
Whatever works se perd dans ses diatribes qui se veulent drôles et percutantes, mais qui ne sont que déjà entendues, mal prononcées et d'un pessimisme rabâché. La mise en scène, de ce réalisateur pourtant plus que confirmé, ne sauve rien. Tout comme le jeu des acteurs, la caméra pose avec lourdeur un cadre théâtral, fixe et convenu. Les plans s'enchaînent sans la moindre faute, mais sans délicatesse non plus.
Woody Allen se repose sur ses succès passés, et tente de remettre, à la sauce du jour, les mêmes propos sans cesse et sans se surpasser. Whatever works n'est rien de plus qu'une nouvelle déception dans son univers.
Whatever works
de Woody Allen
avec Larry David, Evan Rachel Wood, Ed Begley Jr.
sortie française: 01 juillet 2009
de Woody Allen
avec Larry David, Evan Rachel Wood, Ed Begley Jr.
sortie française: 01 juillet 2009
2 comments:
Je dois dire que j'attendais un peu ta critique de ce film après celle acerbe de Vicky, Cristina, Barcelona du début de l'année qui tenait en une ligne. :)
Bon, apparemment t'as pas aimé… Mais t'es pas seule…
Je l'ai vu avec H, Charles, et Anna (qui ont bien aimé), mais aussi avec Clémence et une amie à elle qui ont eu envie de partir avant la fin. Et encore, les critiques à 0 étoile sur allociné sont pires.
Donc je comprend ta critique.
Par contre, tu mets le doigt sur un aspect du film à la fin de ta critique qui, à mon avis, explique tout le film: théâtral.
C'est du vaudeville, du marivaudage. Toute prétention de finesse est éliminée, on est dans « le plus c'est gros, plus ça passe ».
Alors du coup évidemment la carricature peut fatiguer, mais prise avec un peu de distance, elle est amusante, finalement assez légère.
Par contre sur ce point, je te rejoins, quel est le but de tout ça finalement? La légèreté ok mais si ça ne mène à rien du tout, cela en vaut-il la peine?
Bah la réponse au « Pourquoi? » est en fait dans le titre: whatever works.
Que tente de nous dire Woody/Boris? Qu'après tout, rien n'ayant de sens, tout étant voué à n'être rien, quoique ce soit qui donne un tant soit peu de bonheur, de joie, en vaut la peine.
Même, par un exempl, un vaudeville sans grande profondeur. ;)
Enfin c'est comme ça que je l'ai vu et du coup apprécié. :)
Certainement, si on réussit à envisager les clichés que sont les personnages avec leurs idées de manière légère, et non pas grossière, le film prend une autre dimension. Après, tout est question de ressenti, et pour ma part, j'ai plutôt subi que aimé ce parti pris.
Et la conclusion que tu lis est certainement juste, du point de vue de tous les personnages, sauf Boris, le héros de l'histoire qui lui, après ses multiples suicides, et observant de loin la liesse générale de la fin du film, offre exactement le point de vue contraire. Cette contradiction brouille les réponses que Woody Allen souhaite donner.
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