Sherlock Holmes prête à nouveau main forte à Scotland Yard pour mettre sous clé Lord Blackwood, fou furieux qui tente de conquérir le monde tout en exécutant ses victimes à l'aide de rituels de magie noire. L'enquête résolue, le vilain pendu, Sherlock se morfond dans son appartement du 221b Baker Street. Pour ajouter à son manque d'action, son fidèle Watson abandonne leur vie commune pour se marier et s'installer avec la jolie Mary. Heureusement, Lord Blackwood sort de sa tombe et l'enquête est relancée; Holmes entre en action, entraînant son ami, incapable de résister, à ses côtés.
On se rappelle, allez savoir pourquoi, d'un Holmes snobinard et d'un Watson guindé. Le duo formé par Robert Downey Jr. et Jude Law fait exploser cette image d'aristocrates de salon aux mains blanches, pour se frotter à plus d'action et se salir quelque peu. Les personnages sont ainsi bien plus près de ceux des livres de Conan Doyle, incapables de rester en place, mus par un besoin constant d'action. Il suffit de peu pour rénover ces héros de musée: Holmes a l'esprit constamment encombré des détails qui lui permettent de résoudre des énigmes, mais qui lui pourrissent la vie au quotidien; Watson, quant à lui, a beau avoir envie de stabilité, il ne peut pas résister à suivre son ami dans ses folies; sont esquissées également, plutôt subtilement, son addiction au jeu et son incapacité à gérer ses gains, et donc la prise qu'a sur lui Sherlock Holmes, qui tient ses finances sous clé.
La construction du récit est elle aussi très proche de l'univers littéraire. Si le cinéaste y ajoute habilement des flash back, ou même, plus surprenant, des anticipations (on saisit alors le génie de Holmes qui prévoit tous ses coups à l'avance), la structure globale est classique; l'énigme plonge le spectateur dans un mystère surnaturel, toujours plus emmêlé, pour donner à la toute fin une explication logique et rationnelle, largement détaillée par le héros. Ce qui pourrait paraître balourd à l'écran ne l'est pas, efficacement mené par une réalisation trépidante, nerveuse et parfois osée.
Quant au Londres du XIXème siècle, la reconstitution est forcément sublime, teintée des couleurs gris/bleu de la ville et légèrement jaunies de l'époque. Les costumes font, sur le dos des comédiens, belle figure, accentuant le dandysme décontracté de Holmes, ou la rigidité militaire de Watson.
Ce sixième film de Guy Ritchie est donc plus qu'une excellente surprise, et on attend la suite - car il y en aura une, forcément -, avec impatience, pour voir à nouveau les deux comédiens réunis dans ce duo culte.
Sherlock Holmes
de Guy Ritchie
avec Robert Downey Jr., Jude Law, Rachel McAdams,...
sortie française: 3 février 2010
ps: Si quelqu'un a compris les dialogues en "français" du film, merci de m'envoyer les sous-titres!
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