Monday, April 26, 2010

Le printemps des séries #3

Déjà trois semaines que cette nouvelle série, tant attendue, est diffusée sur la chaînes HBO. Les créateurs de The Wire, David Simon et Eric Overmyer, ont recruté une bonne partie du casting de leur précédent succès, pour leur offrir différents rôles dans un tout différent contexte. Il est toujours question de l'Amérique, mais, plutôt que de s'attacher au quotidien crado de flics et de drogués, ils nous montrent la vie, après le passage de l'ouragan Katrina en 2005, d'un quartier jazzy - appelé Tremé, ou Faubourg Laffitte - de la Nouvelle Orléans (une des villes les plus touchées par l'ouragan). Les maisons, pour la plupart dévastées, ne retrouvent pas leurs occupants, morts, disparus, ou moins tragiquement partis loin de leurs souvenirs envahis par l'eau et la boue. Les plus chanceux, ceux qui n'ont eu que quelques centimètres d'eau dans leur maison, ferment les yeux sur les ruines vides, reconstruisent un voisinage, et espèrent le retour de leurs amis. Bercée par la musique et les parades qui ponctuent les rues de notes et de corps dansants, la Nouvelle Orléans, la vraie, à l'écart des touristes, tente de ne pas perdre son âme musicale. Mon avis, sur la base des deux premiers épisodes.



Est-ce que The Wire est une référence pour décrire Treme? C'est probable. Ceux qui me lisent savent que j'ai détesté The Wire, série pourtant encensée par beaucoup. Cependant, presque autant que l'histoire de flics dont il s'agissait dans le cas de The Wire, c'est aussi le climat sonore strident et trop réaliste qui m'avait frappée, et auquel je n'avais pas succombé. Cette fois, l'amour de la musique justifie l'environnement audio, porté par une excellente bande-son; et le sujet me passionne. Blancs et Noirs - s'il n'est pas question de rascisme, à l'évidence, la population est tout de même catégorisée -, se mêlent dans les rues, au son de cuivres et de percussions; aux immenses défilés éclatants de costumes et de couleurs, musiciens et badauds participent, jouant, dansant, chantant. Chaque évènement de la vie quotidienne est placée sous le signe de la musique. Certains en vivent chichement, tous en rêvent, et paradent, à la moindre occasion et jusque dans les enterrements.


Les personnages, dont aucun réellement ne prend le premier rôle, expriment le même attachement commun pour la musique et pour leur ville. On saute de l'un à l'autre avec une étonnante facilité et fluidité, et on s'attache à chacun sans pour autant trop s'y attarder. Le scénario est si bien construit, l'histoire si bien ficelée, qu'on se surprend, à la fin de l'épisode, à avoir réussi à retenir tant dfe morceaux de vie sans en laisser s'en échapper aucun, et en s'attachant à tous. Je note aussi le chouette générique de début, qui joue avec les murs humides et plein de champignons des maisons  dévastée. Le seul écart dans lequel la série pourrait tomber serait celui d'un militantisme anti-gouvernemental trop naïf. Au vu de la réputation de David Simon et Eric Overmyer, le risque est loin. To be continued, donc.


Treme
avec Khandi Alexander, Rob Brown, Kim Dickens,...
1ère saison diffusée depuis le 11 avril 2010 sur HBO (US)

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