Nicole est seule dans la maison familiale pendant les vacances d'été. Sa meilleure amie en profite pour s'y installer aussi, d'autant plus que le frère de Nicole a aussi débarqué avec son groupe de rock et que le nouveau batteur lui plait bien. Les deux filles travaillent chacune de leur côté et se retrouvent, trompent l'ennui en errant du marchant de glaces à la piscine de la maison.
Filmé en noir et blanc, ou plutôt en nuances de gris (aucune référence, merci), Tu dors Nicole a la couleur du temps qui s'arrête, gris le jour, gris la nuit. Les mêmes scènes se répètent et le temps s'étire, au son des incessantes répétitions du groupe de rock, sans jamais mener nulle part. Cet été est un perpétuel point mort, morne mais sans être chiant.
La vie de Nicole est en effet ponctuée de pépites surprenantes. La première est la voix mature d'un blondinet baby-sitté par Nicole ; le petit garçon à la voix d'adulte s'autorise donc des avances à l'égard de Nicole. Et puis il y a les nuits de Nicole, qui n'arrive pas à dormir. Elle se balade dans les rues calmes et entrevoit par les fenêtres, sur les perrons des maisons, d'autres insomniaques comme elle, cherchant le sommeil.
Ces touches fantasques égaient la vie de Nicole, tout entière à son adolescence ingrate. Elle ne distingue que la nuit ces fantaisies, et comme si elles étaient songes, Nicole n'en perçoit pas l'impact. Elle s'ennuie, tourne autour du batteur du groupe de rock, subit les affres habituelles de cet âge.
Un peu plus de magie, distillée au compte-gouttes, pour contrebalancer la monotonie, qu'on capte rapidement, aurait fait du bien. Mais ce film personnel et original est enthousiasmant, tout comme l'engouement de la France pour les réalisateurs québecois.
Tu dors Nicole
de : Stéphane Lafleur
avec : Julianne Côté, Catherine St-Laurent, Francis La Haye
sortie le : 18 mars 2015
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