Thursday, September 17, 2009

A deriva

Filipa, l'été de ses quatorze ans, commence à basculer dans le monde adulte. A l'image d'une relation qui se déteriore entre ses parents, elle malmène son jeune amoureux. Le pauvre garçon ne sait pas qu'il est la réponse à un désespoir de jeune fille soumise à croissance, et qui quitte avec douleur l'âge de l'innocence. Elle découvre l'infidélité de son père, un romancier connu qu'elle aime et qu'elle admire, l'alcoolisme de sa mère, et fait ses propres expériences dans le domaine de l'amour.


Le sujet est banal, mais son traitement a le mérite d'être intéressant. S'attachant à filmer le cœur même d'une famille qui se décompose, ainsi qu'une relation père/fille intense et qui éclate en morceau, le réalisateur prouve une jolie sensibilité, loin des clichés brutaux et souvent violents qu'offrent parfois d'autres cinéastes sur cette période entre l'adolescence et l'âge adulte. Plus qu'une histoire de sexe et d'amour physique, ce sont les couples et le ciment qui les lie, difficile à casser, qui sont observés. Vincent Cassel incarne un père plus que crédible, absolument dévoué à ses enfants; son personnage, comparé à celui de sa femme, représente l'immaturité d'un homme qui se refuse à lâcher prise, malgré les signes apparents de son mariage qui se dégrade. La jeune Filipa, interprétée par Laura Neiva, est troublante de séduction enfantine, entre un jeu de jambe de femme et une moue têtue d'enfant triste.


Malheureusement, le réalisateur, Heitor Dhalia s'y laisse lui-même prendre. Il joue probablement trop de ce visage lisse, naïf et de ce corps jeune et sans pudeur. Le soleil du Brésil offre des couleurs éclatantes, au point de brûler la pellicule et de recouvrir toutes les images d'un voile orangé. La lumière, trop violente, embrase les yeux du spectateur qui regrette de ne pas avoir pris ses lunettes de soleil. Heitor Dhalia pêche par l'excès, et à trop vouloir poser ses personnages dans un cadre idyllique, en oublie son sujet.


A voir donc uniquement pour Vincent Cassel, qui ose prendre des risques dans ce premier film décevant.




A deriva
de Heitor Dhalia

avec Vincent Cassel, Laura Neiva, Debora Bloch

sortie française: 09 septembre 2009

2 comments:

Gerald Guerlais said...

Bon sang mais vous vivez dans un cinéma ou quoi vous ?
Vous m'affolez.
Vous savez que ça va être difficile de trouver un ugc au Mali, vous le savez n'est-ce pas ?

Fanny said...

Oui, sevrage total pendant 2 semaines au Mali... C'est pour ça, je prends une grosse dose de cinéma concentré avant de partir!