Hervé, patron d'une agence de presse, s'habille sans bruit, regarde sa femme, qui fait semblant de dormir, prend son sac et va au bistro. Un premier verre, puis un deuxième, avalés d'un trait. A la gare, il patiente devant un nouveau verre de vin, et passe le voyage dans le wagon-bar... Alcoolique, il a décidé de suivre une cure, et se retrouve isolé du monde, dans une clinique au milieu de la campagne, à devoir se coltiner un groupe d'autres alcooliques 24h/24 et leur parler. Son histoire est celle d'une rédemption, entrecoupée de flash-backs qui exposent l'enfer qu'il fuit.
Le scénario est tiré du livre autobiographique d'Hervé Chabanel, directeur de l'agence Capa et ancien journaliste grand reporter du Nouvel Observateur. Venant d'une histoire vraie, le film ne tombe jamais (trop) dans le pathos, ne ressemble jamais non plus à un sermon. On n'oublie pas non plus de se moquer légèrement des thérapies - Hervé dit se trouver dans une secte -, de l'ambiance de colonie de vacances dans laquelle ces grands adultes dépendants se retrouvent. François Cluzet interprète à merveille ce père de famille qui n'a plus le contrôle de sa vie, dont le départ fait du bien à sa femme, et dont le fils s'éloigne au fur et à mesure qu'il boit. L'acteur a parfois cet étrange débit de paroles, un peu haché, sans sentiment; il voit sa vie de l'extérieur, s'observe sans oser y prendre part, de peur, peut-être, d'en perdre à nouveau le contrôle.
Mélanie Thierry a également un rôle d'importance, celui d'une toute jeune fille qui fout sa vie en l'air, qui est attirée par la force un peu distante d'Hervé. Mais leur relation gardera une certaine pudeur, ne succombe jamais à la facilité d'un amour naissant, et reste dans une vérité à laquelle on peut croire, sans fantaisie et sans exagération. L'image, comme le scénario, est légèrement sur le fil, proche d'une ambiance de télévision, tout en restant du côté cinématographique. L'environnement campagnard, l'atmosphère de colonie de vacances pourraient faire pencher du mauvais côté de la balance. Mais la caméra n'est jamais lourdaude, le rythme reste le bon.
On pourrait faire un reportage du thème et de son scénario; mais Le dernier pour la route est réellement un vrai film de cinéma, qui enchante et transporte, et fait partager des sentiments.
Mélanie Thierry a également un rôle d'importance, celui d'une toute jeune fille qui fout sa vie en l'air, qui est attirée par la force un peu distante d'Hervé. Mais leur relation gardera une certaine pudeur, ne succombe jamais à la facilité d'un amour naissant, et reste dans une vérité à laquelle on peut croire, sans fantaisie et sans exagération. L'image, comme le scénario, est légèrement sur le fil, proche d'une ambiance de télévision, tout en restant du côté cinématographique. L'environnement campagnard, l'atmosphère de colonie de vacances pourraient faire pencher du mauvais côté de la balance. Mais la caméra n'est jamais lourdaude, le rythme reste le bon.
On pourrait faire un reportage du thème et de son scénario; mais Le dernier pour la route est réellement un vrai film de cinéma, qui enchante et transporte, et fait partager des sentiments.
Le dernier pour la route
de Philippe Godeau
avec Philippe Cluzet, Mélanie Thierry, Michel Vuillermoz,...
sortie française: 23 septembre 2009
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