Monday, November 23, 2009

Away we go, de Sam Mendès

Away we go débute d'une manière original, et qui montre en une seule et première scène l'amour et la complicité qui unissent Burt et Verona. Verona est enceinte et la présence des parents de Burt, qui habitent tout près, rassure le couple. Mais, au dîner qui devait célébrer cette belle nouvelle, une autre annonce inattendue tombe: les parents de Burt déménagent pour s'installer en Belgique, à quelques 5000 kilomètres de là. Plus rien ne les retenant dans leur petite province, Burt et Verona partent rendre visite à leurs amis et aux autres membres de leur famille, pour chercher l'endroit idéal où élever leurs enfants. Le road-trip qui démarre les emmènera aux Etats-Unis et au Canada, et leurs étapes sont autant d'anecdotes dans lesquelles des personnages détonants les entraînent.

 
Le film se présente sous la forme de scènettes; dans chacune d'entre elle, c'est un nouveau couple que découvrent Burt et Verona. Pleins d'optimisme, ils espèrent systématiquement avoir le coup de cœur pour les gens qu'ils apprennent à connaître, estimant que l'environnement futur de leur bébé dépend des gens qui le peuplent. Sam Mendès, le réalisateur, en profite pour dresser un portrait hilarant des différentes réactions du couple à la venue d'un enfant dans leur quotidien. Il y a les clichés faciles qui prêtent à rire, comme ce couple qui vit sans amour l'un pour l'autre ni pour leurs deux enfants, ou celui qui en montrent trop, comme ces illuminés qui prônent le contact physique permanent et bannissent la poussette comme un objet du diable... Il y a ceux, plus classiques, entourés d'enfants adoptés, un idéal affiché mais qui dissimule une blessure; ceux, séparés, qui voient s'effondrer leur famille.


Des rires et des thèmes plus sérieux s'intercalent, ponctués des réflexions de Verona et de Burt, qui se demandent bien à qui ils voudraient ressembler. Le ton est toujours léger même quand il est grave, et Sam Mendès a l'art de parler avec délicatesse des propres conflits familiaux de ses héros, de leur passé douloureux. Ses personnages principaux, malgré leur décalage total d'avec la société qui les entourent, leurs maladresses, leur côté adulescents qui apprennent à grandir, sont justes et pertinents; Burt notamment, malgré son air aérien et ses balourdises, réussit la performance de rester attachant et non lourdaud; Vera quant à elle, est l'équilibre entre la femme-enfant et l'adulte qui prend ses responsabilités.


Away we go est un de ces films impossible à qualifier d'un mot, un de ceux que je rangerais près de Eternal sunshine of the spotless mind, de Michel Gondry ou de  Garden State, de Zach Braff. Peuplés de personnages qui possèdent un brin de folie, une douce amertume compose la toile de fond, et un optimisme léger vient souffler sa bonne humeur derrière une musique joliment rock'n'roll indépendant.


Away we go
de Sam Mendès
avec John Krasinski, Maya Rudolph, Maggue Gyllenhaal,...
sortie française: 04 novembre 2009

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