A trente-cinq ans, ils sont prêts; Sophie et Jason vont adopter Paw Paw, un chat à la patte cassée récupéré par la SPA de Los Angeles. Freinés dans leur enthousiasme par le lent rétablissement du chat, ils se rendent compte qu'ils n'ont plus qu'un mois devant eux avant de le récupérer et de perdre définitivement toute liberté de mouvement. Sont-ils vraiment prêts à s'établir? Qu'ont-ils fait de leurs rêves? Ils s'offrent ces trente dernières journées pour réaliser leurs envies, quittent leurs jobs et se mettent à écouter leurs désirs et leurs pulsions.
Le sujet prête à rire, et les personnages de Miranda July sont aussi évaporés qu'une petite rosée. Qui donc, suite à l'adoption d'un chat, se sentirait ainsi au pied du mur, et prendrait-on 20 ans dans la figure? Il n'y a pas plus casaniers que ces deux-là, et ils se mettent soudain en difficulté, presque se défiant l'un l'autre, pour un chat qui n'est même pas là et qui risque de ne pas rester en vie bien longtemps. Mais l'engagement que ce jeune couple prend semble soudain démesuré, et leurs questionnements sont bien ceux que tous les couples doivent un jour se décider à considérer sérieusement. Et il est plus rigolo de voir comment réagissent cette danseuse introvertie et ce grand garçon à la dégaine nonchalante, qui répond aux problèmes informatiques via son oreillette toute la journée, plutôt que le quidam du coin de la rue.
Les rôles s'inversent alors, et Jason passe ses journées à arpenter les rues tandis que Sophie s'enferme chez eux pour danser. Étrangement, Jason semble, dans ses pérégrinations creuses et vaines - il fait bénévolement du porte à porte pour une cause à laquelle il ne croit pas - donner un sens à sa vie et se rendre compte qu'il est réellement prêt à s'engager - à Paw Paw, mais surtout auprès de Sophie; Sophie, elle, s'acharne à créer, à réussir, et force la main à la réalité. Ce faisant, elle bloque soudain sur la vacuité de son existence et cherche le bonheur loin de Jason.
Que ferais-je moi-même, si j'avais 30 jours pour prouver que ma vie n'est pas totalement inutile? Le lâcher-prise de Jason m'agace, je ne sais pas le définir réellement: fait-il preuve d'un acte de bravoure, de vrai courage? Mais ne risque-t-il pas, également, en se laissant ainsi porter par le hasard, de ne rien trouver au tournant? Le hasard ne se présente pas forcément à chaque instant de la vie. Et on a beau y être attentif, parfois, rien ne se passe. Je crois bien que je me rangerais plus à l'idée de Sophie, et que je tenterais, comme elle, de toutes mes forces, d'accéder aussitôt à mon rêve de toujours. Cependant, Miranda July fait échouer son personnage, et elle n'a pas totalement tort: si Sophie n'est pas une danseuse connue et reconnue, c'est qu'elle n'en a peut-être ni le talent, ni surtout la réelle envie. La même conclusion dans les deux cas: ces deux-là s'étaient bien trouvés, et leur vie leur plaisait exactement comme elle était, sans qu'ils y réfléchissent plus que cela.
L'histoire du chat Paw Paw est un point de départ incongru et absurde qui lance merveilleusement ces quêtes de soi. Il est fort dommage que le chat revienne commenter sans cesse le temps qui passe, comme pour rappeler au spectateur qu'il perd son temps dans une salle de cinéma; j'aurais largement préféré me laisser emporter par les douces folies de Sophie et de Jason sans ces interruptions miaulées. Sans Paw Paw, l'intervention à la fois fantastique et surtout hallucinatoire d'une interruption de temps aurait été encore plus ambitieuse. Quand on fait parler les chats, il semble alors naturel de discuter avec la lune. L'intervention chimérique du voyage dans le temps est une idée folle qui colle naturellement à la narration de Miranda July. Ne vous attendez pas à des voitures volantes, à des flashs de lumières ou autres rayons FX, mais une merveilleuse parenthèse.
Le film aurait donc gagné en émotion sans toutes ces scènes de chaton enturbanné de la patte, mais suffit déjà, par son existence un peu magique, à créer un moment récréatif et bucolique.
Le sujet prête à rire, et les personnages de Miranda July sont aussi évaporés qu'une petite rosée. Qui donc, suite à l'adoption d'un chat, se sentirait ainsi au pied du mur, et prendrait-on 20 ans dans la figure? Il n'y a pas plus casaniers que ces deux-là, et ils se mettent soudain en difficulté, presque se défiant l'un l'autre, pour un chat qui n'est même pas là et qui risque de ne pas rester en vie bien longtemps. Mais l'engagement que ce jeune couple prend semble soudain démesuré, et leurs questionnements sont bien ceux que tous les couples doivent un jour se décider à considérer sérieusement. Et il est plus rigolo de voir comment réagissent cette danseuse introvertie et ce grand garçon à la dégaine nonchalante, qui répond aux problèmes informatiques via son oreillette toute la journée, plutôt que le quidam du coin de la rue.
Les rôles s'inversent alors, et Jason passe ses journées à arpenter les rues tandis que Sophie s'enferme chez eux pour danser. Étrangement, Jason semble, dans ses pérégrinations creuses et vaines - il fait bénévolement du porte à porte pour une cause à laquelle il ne croit pas - donner un sens à sa vie et se rendre compte qu'il est réellement prêt à s'engager - à Paw Paw, mais surtout auprès de Sophie; Sophie, elle, s'acharne à créer, à réussir, et force la main à la réalité. Ce faisant, elle bloque soudain sur la vacuité de son existence et cherche le bonheur loin de Jason.
Que ferais-je moi-même, si j'avais 30 jours pour prouver que ma vie n'est pas totalement inutile? Le lâcher-prise de Jason m'agace, je ne sais pas le définir réellement: fait-il preuve d'un acte de bravoure, de vrai courage? Mais ne risque-t-il pas, également, en se laissant ainsi porter par le hasard, de ne rien trouver au tournant? Le hasard ne se présente pas forcément à chaque instant de la vie. Et on a beau y être attentif, parfois, rien ne se passe. Je crois bien que je me rangerais plus à l'idée de Sophie, et que je tenterais, comme elle, de toutes mes forces, d'accéder aussitôt à mon rêve de toujours. Cependant, Miranda July fait échouer son personnage, et elle n'a pas totalement tort: si Sophie n'est pas une danseuse connue et reconnue, c'est qu'elle n'en a peut-être ni le talent, ni surtout la réelle envie. La même conclusion dans les deux cas: ces deux-là s'étaient bien trouvés, et leur vie leur plaisait exactement comme elle était, sans qu'ils y réfléchissent plus que cela.
L'histoire du chat Paw Paw est un point de départ incongru et absurde qui lance merveilleusement ces quêtes de soi. Il est fort dommage que le chat revienne commenter sans cesse le temps qui passe, comme pour rappeler au spectateur qu'il perd son temps dans une salle de cinéma; j'aurais largement préféré me laisser emporter par les douces folies de Sophie et de Jason sans ces interruptions miaulées. Sans Paw Paw, l'intervention à la fois fantastique et surtout hallucinatoire d'une interruption de temps aurait été encore plus ambitieuse. Quand on fait parler les chats, il semble alors naturel de discuter avec la lune. L'intervention chimérique du voyage dans le temps est une idée folle qui colle naturellement à la narration de Miranda July. Ne vous attendez pas à des voitures volantes, à des flashs de lumières ou autres rayons FX, mais une merveilleuse parenthèse.
Le film aurait donc gagné en émotion sans toutes ces scènes de chaton enturbanné de la patte, mais suffit déjà, par son existence un peu magique, à créer un moment récréatif et bucolique.
The future
de Miranda July
avec: Miranda July, Hamish Linklater,...
sortie française: 17 août 2011
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