Thursday, December 17, 2015

Back home, de Joachim Trier

Quelques années après la mort d'Isabelle, une exposition est organisée en l'honneur de la célèbre photographe de guerre. C'est l'occasion pour son mari d'évoquer avec leur plus jeune fils les circonstances de sa mort, apparemment accidentelle, pour le fils aîné de replonger dans des clichés et pour tous de remuer les bribes de ce qui reste de sa présence.


Chamboulée par la mort brutale d'Isabelle, la famille semble s'être explosée, chacun dans son deuil. Le plus jeune, Conrad, agit comme un adolescent : il coupe toute communication avec son père, se replie dans des jeux vidéos et des fantasmes féminins ; Jonah, l'aîné, devient père un peu trop rapidement ; le père essaie vainement de lui parler, tout en se démenant pour aimer à nouveau sans culpabilité. Joachim Trier s'intéresse à cette période de fin de deuil ; après que chacun semble accepter, enfin, la mort d'Isabelle, il faut encore vivre ensemble.

Le réalisateur avait déjà, avec Oslo 31 août, plongé dans un après-tourbillon, quand la colère, la frustration, se passent, et que s'instaure un calme fragile et se réorganisent les éléments. Dans ce précédent film, une nouvelle tempête s'annonçait mais les personnages de Louder than bombs s'apprêtent à respirer de nouveau après des années en apnée. Cela passe par réapprendre à se retrouver, à se fréquenter à nouveau, à s'écouter, au sein d'une même famille ; comme si cette mère absente pourtant la plupart du temps, était leur unique lien. 


En passant, une remarque sur le titre : Back home ? D'une, pourquoi un nouveau titre pour le marché français si c'est pour le laisser en anglais ? Et de deux, Louder than bombs désigne clairement la mère, disparue mais au centre du film, tandis que Back home rassemble tous les personnages restants et peut-être met en avant Jonah qui, physiquement, revient chez lui. Deux titres très différents pour un même film, j'aime autant aller avec le titre d'origine...


Le film reste muet sur les relations en dehors de celles qui existent, fragiles, entre le père et ses deux fils, tout en racontant un peu : Jonah, sa femme et leur nouveau-né ; Conrad et sa solitude ; le père et son amante. Les années écoulées entre la mort d'Isabelle et le présent du film sont sans doute trop riches pour qu'on les comprenne d'emblée, et ces histoires parallèles, nécessaires, parasitent la reconstruction de la relation familiale de Louder than bombs.


L'ambiance générale est très belle mais le résultat reste bancal.




Back home (Louder than bombs)
de Joachim Trier
avec : Isabelle Huppert, Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg,...
sortie le : 9 décembre 2015

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