Monday, May 23, 2011

The tree of life, de Terrence Malick

Une famille "typique" américaine, est décrite, depuis l'amour de deux parents, à la naissance de leurs trois fils, et l'enfance de Jack, partagé entre son père autoritaire et sa mère, douce et soumise. Jack, plus tard, vieilli, travaille dans un bureau dans une tour, et mêle ses souvenirs à ceux de sa mère, de son père, et de ses deux frères.



Est-il utile de résumer un film de Terrence Malick? Décousu, déconstruit, ce dernier film pousse son style à son paroxysme. La voix off, susurrée, la nature sublimée, la caméra qui s'élance sans cesse, et un discours qui recherche les origines du monde, The tree of life rassemble tout ça et s'appuie en plus sur un scénario non linéaire, qui saute d'un esprit à un autre et s'enfonce dans des méandres loin au-dessus de la Terre, dans l'espace ou dans des cieux que la religion elle-même ne sait pas décrire. L'aspect mystique du film ne fait franchement pas avancer le scénario, qui débute dans une époque et ne cesse de revenir en arrière. De la description, uniquement, pendant 138 minutes, et une fin que l'on sait à l'avance, préparez-vous donc à avaler ce qui ressemblera pour les uns à un sacré somnifère, à certains à une grosse blague, et pour d'autres à une expérience visuelle exceptionnelle.


Le message, car on le cherche, histoire de s'occuper quand on s'ennuie - c'est mon cas -, est insaisissable, et agace. Ces jolies images appellent l'explication de texte, et je pense que j'apprécierais bien plus un bonus DVD avec la voix off du réalisateur racontant son procédé, au lieu de ces images qui restent indéchiffrables, ou qui racontent trop d'évidences. Ces dernières peuvent indigner: la femme possède une grâce débile, un amour débordant mais elle plie le genou devant son mari; celui-ci est tout puissant et s'apparente à un dieu vivant qui possède tous les droits; les enfants qui découvrent le désir restent frustrés, opprimés par la bienveillante pensée d'une présence punitive au-dessus de leurs têtes. Soit on se laisse emporter sans rien comprendre par une atmosphère mystique, emmenée par la musique classique et qui opacifie les bruits de l'humain, soit on combat l'ennui et on cherche à percer le mystère, et on se dit, en interprétant les messages, que Terrence Malick se fout ouvertement de nous.


Il y a de belles scènes, des moments d'exception, mais tout est gâché par l'incompréhension dominante, et le sentiment diffus d'avoir été dupé. Alors que dire de la Palme d'Or, que le réalisateur a cependant reçu de Robert de Niro conquis? Et bien, toute emplie de contradictions que je suis, je la valide (de Niro me remercie). Effectivement, la Palme a le droit de revenir à un film non conventionnel, et le parti pris du réalisateur, son radicalisme valent d'être récompensés. 


The tree of life
de Terrence Malick
avec: Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn,...
sortie française: 17 mai 2011

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