Monday, May 30, 2011

Stanley Kubrick, à la Cinémathèque Française

Stanley Kubrick est ce réalisateur hors normes, dont chacun des douze films a marqué le monde du cinéma. Que ce soit par le propos, ironique, par l'image, exaltée par son œil de photographe, et même par la technique, novatrice, des Sentiers de la gloire à Eyes wide shut, les films de Stanley Kubrick se sont forcément imprimés dans la rétine de ses spectateurs. Qui n'a jamais vu, même sans être cinéphile, la décadente perfection d'Orange mécanique, son implacable réalisation de Barry Lyndon? La Cinémathèque française accueille une exposition qui rappelle chaque détail de chaque film de Stanley Kubrick, et cela jusqu'à fin juillet. A ne pas manquer.


On a plongé dans les archives de Stanley Kubrick, et ses petits papiers se révèlent au public. Ses annotations, sur les scripts, sur les plans de travail, éclairent son travail; la correspondance qu'il échange avec la production, avec certains spectateurs également, touchés par ses films - en bien ou en mal -, sont aussi mis à jour. Ce sont ces petits papiers qui donnent une nouvelle dimension à une exposition classiquement ordonnée.


On passe de salle en salle, délimitées par des couleurs flamboyantes, de film en film, chronologiquement. A chaque fois, une ambiance musicale nous précède, par les extraits devant lesquels on s'arrête longuement, ne pouvant s'empêcher de redécouvrir ces images connues par cœur.
De petits documents ralentissent le spectateur attentif également, des extraits notamment de Stanley Kubrik, Une vie en image, documentaire réalisé par Jan Harlan.


On termine avec Eyes wide shut, sulfureuse dernière réalisation; A.I., dont Stanley Kubrick, se consacrant à la production, laisse aux mains de son ami Steven Spielberg; son bureau reconstitué autour de Napoléon, projet grandiose et inachevé. La fascination pour ce personnage se reflète dans la masse de feuillets que le réalisateur avait cumulé.


Voilà pour ce qu'on l'on sait en général, et que l'on aime de Stanley Kubrick. Une exposition devient plus passionnante encore lorsqu'elle ne se suffit pas à rappeler au spectateur ce qu'elle admire, mais qu'elle lui offre également des éléments nouveaux. C'est pourquoi l’œil du photographe que possède Stanley Kubrick est aussi présent, et est le grand plus de cette exposition. Ses premières photos, publiées dans Look; ses premiers documentaires, courts films qui précèdent sa vie de réalisateur confirmé; ces documents donnent une autre vision du réalisateur, et on revoit sa filmographie avec un regard neuf. J'ai également adoré voir sa passion des objectifs, dont il a une véritable collection, et qu'il traitait avec respect et amour; ses découvertes technologique également sont fascinantes. Pour filmer l'intérieur du vaisseau HAL, on connait bien sa maquette géante; mais la reconstitution du procédé slit-scan utilisé dans 2001: L'odyssée de l'espace, est une véritable découverte; pour en revenir aux objectifs, cette scène incroyable où l'utilisation d'un zoom grandiose lui permet de se placer loin de son personnage et de filmer son visage pour reculer dans le paysage; ou les focales ultra courtes utilisées dans les scènes éclairées à la bougie... Voilà ce qui me passionne et que je rêve de découvrir dans chaque exposition!


Je passe plus rapidement sur le documentaire projeté et qui concerne les musiques de ses films, classées par genre - orchestral, cordes, classique, etc... Pas forcément passionnant, légèrement tiré par les cheveux, sa mise en scène est surtout très ennuyeuse.


Mais pour tout le reste, depuis le passage en revue de films inoubliables, à ces détails écrits, cette collection d'objectifs, les techniques de mise en scène de Stanley Kubrick, l'exposition de la Cinémathèque française est l'une des meilleures que j'ai pu voir sur un réalisateur.


Stanley Kubrick
jusqu'au 31 juillet 2011

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