Réalité récupère des entrailles d'un sanglier que son père a tué une VHS intacte ; le directeur de son école s'habille en femme et déambule conduisant une jeep militaire ; il est le patient de la femme de Jason, qui doit trouver le gémissement parfait pour finaliser la vente de son scénario à un producteur dont il était le secrétaire, 10 ans auparavant ; le producteur gère un réalisateur du nom de Zog qui gâche la pellicule en filmant Réalité.
Quentin Dupieux nous a habitué en quatre films à plonger dans son univers drôlatiquement absurde. Sous son aspect de franche rigolade, le film entremêle cette fois-ci des scénarios différents qui finissent par se mordre la queue. Un scénario complexe, qui instille ses bizarreries peu à peu pour un final en apothéose.
Quentin Dupieux ne rajoute rien, et laisse ses personnages mariner dans leurs obsessions, avec un sens du rythme implacable. Une première partie du film présente chacun, et fait croiser les routes sans aller plus loin, le temps qu'on intègre les différentes personnalités. A un moment précis, je me suis dit, bon, c'est drôle, mais ça ne mène à rien, ce n'est même pas bien filmé, c'est quoi ce plan qui panote vers le ciel ? Après coup, et comme on sait bien que Quentin Dupieux sait faire des plans ultra chiadés, cette pseudo simplicité se rapproche de la nullité de Jason et du génie de Zog.
Soudainement tout s'entremêle, les personnages se clonent, les situations aussi, la temporalité se déchaîne. Le film réussit à garder tout son sens tout en déstabilisant complètement le spectateur qui a furieusement envie d'un deuxième visionnage. Pour rire toujours autant, éventuellement capter d'autres détails, mettre le doigt sur cette subtile combinaison entre absurdité et sérieux, entre bêtise et humour. Ou juste pour entendre encore une fois Alain Chabat lancer "mes couilles" à Kubrick.
Réalité
de Quentin Dupieux
avec : Alain Chabat, Jonathan Lambert, Élodie Bouchez,...
sortie le : 18 février 2015
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