Friday, April 22, 2011

Carnet de voyage - New York 2011, part I

Première fois à New York, pour une toute petite semaine sur laquelle je ne sais quoi miser. Certes, a priori, New York a tout pour me plaire. Mais dans les faits, par où vais-je commencer, qui vais-je voir, comment récupérer les bons plans pour apprécier vraiment l'atmosphère citadine, un peu furieuse et néanmoins décontractée, artistique que j'attends là-bas? J'ai commencé par rater mon avion, grâce aux transports nuls parisiens - et aussi parce que j'aurais pu partir avec encore une bonne demi-heure de marge, certes. Mauvais présage, ou mauvais point pour Paris? A présent je me demande, "et si"? Et si j'étais arrivée à l'heure, pas dans cette humeur d'heureuse fatigue de voir enfin le bout de l'aéroport, et si j'avais débarqué en plein après-midi, plutôt que dans un métro dans la nuit, aurais-je reçu les mêmes impressions de New York qu'en me levant, fraîche, le matin, prête à découvrir ce que je n'avais pas pu vraiment distinguer dans les vappes de l'arrivée? Le bilan de cette semaine à New York, c'est que je réussis à me payer un billet d'avion au dernier moment pour un voyage de plus de 15h sans trop de complexe et que j'aurais bien envie de recommencer demain.

Mon carnet de voyage est plutôt riche, voici donc pour le moment la première partie, des points de vue objectifs et pas exhaustifs en mode Leçon de choses, et des balades diverses et variées. La seconde partie de mon carnet présentera des adresses précises de lieux à fréquenter pour boire et manger et pour visiter. Cliquez ici pour voir toutes mes photos (attention, il y en a un paquet...)


CLICHES

On commence ce carnet de voyage par une série de clichés, vérifiés ou pas, sur New York et les New Yorkais. Je découpe cela en catégories, sinon c'est trop long... Il y a trop de choses à dire sur New York, j'aurais du prendre une ou deux semaines de vacances en plus!

people
* Les gens sont nettement plus gros qu'à Paris. New York n'est pas censée représenter le taux d'obésité des Etats-Unis, et pourtant, la proportion de gens en surpoids - pas gros, pas comme si c'était vraiment dans leur nature, mais vraiment en surpoids, gonflés - est impressionnante.
* Les gens sont déjantés; pas qu'ils soient fous ou méchants, mais on ressent une atmosphère où chacun, dans la rue, dans les soirées, est prêt à s'extérioriser et à se montrer exubérant. Il y a beaucoup moins de timidité, plus d'enthousiasme, plus de vibrations palpables. On a presque l'air de Japonais à côté, en fait. Les New Yorkais sont vraiment plus décomplexés au premier abord et cela va de pair avec une odeur de sympathie qu'ils dégagent, prêts à conseiller, à bavarder, qu'on soit paumé dans la rue ou en train de siroter un cocktail dans une soirée. 
* Les gens se regroupent par communauté, c'est assez évident dans la ville comme dans les rapports sociaux plus personnels. Allez chez B&H, vous comprendrez pourquoi le magasin est fermé du vendredi midi au dimanche matin; tentez de trouver un appartement dans Chinatown, quartier qui ne doit pas être très cher si vous faites partie de cette mafia; les Noirs se baladent avec d'autres Noirs, les Asiatiques avec d'autres Asiatiques, et les Hispaniques avec ... vous voyez? Non, ce n'est pas du racisme, mais il apparaît, dans cette ville où la diversité culturelle est fantastique, que les gens se regroupent énormément. C'est étrange de noter cet éclectisme et cette fermeture en même temps.

transports
* Le métro est utilisable, même pour une métro-phobe comme moi. Ca pue tout autant qu'à Paris, le pipi et les odeurs corporelles, et on est bien obligé s'approcher des gens qui parfois se serrent dans la rame - ma hantise - mais j'ai compris du premier coup comment m'y diriger, en sachant juste vers quel quartier je me dirigeais, uptown ou downtown, etc etc. Pour une névrosée du métro, c'est génial. Même les trains express, ceux qui font trop peur dans les films parce qu'ils ne s'arrêtent même pas au quai, j'ai géré. En plus, il y en a toute la nuit. Par contre, je n'ai pas eu l'occasion de monter dans un bus, mon moyen de transport quand je suis contrainte et obligée de me mêler au reste des Parisiens en France. Bon, en même temps, ce n'est pas une expérience de malade non plus j'en ai conscience.
* Dans le métro comme dans les rues, c'est la même chose: on se sent en sécurité à New York. Les gens sortent leur téléphone sans peur, lisent tous des bouquins sur leur ebook - plein d'ebooks partout! Feedbooks promotion! Pour la blague, une nana s'est faite arracher son sac - avec passeport et billets d'avion - dans le RER par un type qui y est entré discrètement à une station et redescendu aussi vite lorsque je me rendais à l'aéroport à Paris.

graphique
* Le printemps est blanc rosé; lorsque je suis partie de Paris, j'avais oublié à quel point, chaque année, les arbres fleurissent en rose vif; à New York, les fleurs commençaient juste à sérieusement bourgeonner, et ce sont les magnolias blancs qui illuminent les rues - très photogénique sur les briques rouges.
* Les drapeaux aussi sont en floraison permanente, pas qu'au printemps. Etant donné que je n'ai pas beaucoup vu les toits lorsque je suis arrivée, j'ai surtout remarqué ces bouts de tissu qui flottent partout, aux monuments comme chez les particuliers, plantés un peu partout, affichés sur les rames des métros. Les New Yorkais seraient-ils particulièrement patriotes?
* Les rues sont perpendiculaires, mais on n'en voit pas le bout, et la lumière ne découpe pas la ville en blocs d'ombre ou de lumière. J'avais de drôles d'images en tête concernant cette idée. En fait, les rues sont longues et droites, mais j'ai réussi à me perdre - on retrouve très vite son chemin, mais quand même! - et les immeubles sont découpés de telle sorte que la lumière trace des motifs originaux et donne une profondeur à toutes ces lignes. Un immeuble de deux étages peut être mitoyen avec un building très haut, et les chaussées sont larges; les disproportions aident le paysage à ne pas paraître ennuyeux.

* Le vent profite néanmoins de ces artères à angle droit pour s'y engouffrer de manière assez méchante quand il pleut. Les parapluies crèvent sur les trottoirs dès qu'il y a une averse. J'y ai laissé deux parapluies en une semaine.
* Les toilettes publiques, squattées au court des journées de balades, ont l'étrange particularité d'avoir des portes dont la hauteur est ridicule. Lorsqu'on est assis sur la cuvette, on laisse entrevoir un bout de fesses en-dessous, et lorsqu'on se relève, la tête dépasse largement au-dessus.


* Les restaurants possèdent des sous-sols dont l'accès se fait par la rue, via ces grandes ouvertures dans lesquelles on peut tomber si on marche le nez en l'air comme moi - ce qu'il est possible de faire, je n'ai pas vu la moindre crotte de chien sur les trottoirs.


conclusion
Évidemment, tous ces clichés restent, selon la définition même du mot, des lieux communs; Paris reste peut-être la capitale de la petite délinquance, et New York celle du crime organisé, il y a des gens fort minces à New York, et certains sont moins exubérants. Je me sens aussi tranquille quand je me balade à 3h du matin à Paris. Le goût du chit-chat et l'enthousiasme sont des qualités sympathiques, mais la franchise n'est pas forcément au rendez-vous. Tout n'est pas à prendre au pied de la lettre, ce sont juste quelques images fortes qui m'ont sautées aux yeux.

VIVRE A NEW YORK

Ici les petites choses inclassables dans une catégorie précise.

la manucure
Il paraît que les New Yorkaises ont toujours des ongles impeccables - mouais, pas plus que ça -, grâce à ces petits salons qu'on trouve un peu partout, pas chers, pas forcément accueillants, mais dont les fauteuils ont toujours l'air confortables, associés aux petits soins proposés. J'ai été chez Marie Nails, conseillé par Play like a girl. J'ai trouvé ça plus cracra que sur les photos du blog, mais, bon, l'ambiance est sympa. Je ne savais pas trop comment tout cela fonctionnait, et j'ai agrippé mon parapluie en sortant, pluie oblige, tout en me battant contre le vent pour trouver un taxi. J'ai niqué ma manucure en moins de deux et ai vite tout viré au premier Duane trouvé. Donc, la manucure, moment sympa, ongles bien faits pour pas cher, mais soit je n'ai pas été au bon endroit - faudrait pas faire 2 minutes de séchage entre chaque couche?? - soit la New Yorkaise reste les doigts en l'air pendant deux heures après être sortie de la boutique.

B&H corner de 9th ave. et 34th st.
Besoin de n'importe quoi d'un peu technologique et photographique? Direction B&H, on y trouve tout, et on est servi par des Juifs en papillottes et costume. Le magasin est complet, très surprenant - on met quoi sur son CV pour obtenir un job ici?? - et fermé le samedi.


Central Park 
Cette fois, on ne peut pas trouver de point de comparaison avec Paris. Avec un parc de cette envergure, on n'entre même pas en compétition. Par contre, je crois préférer Hyde Park à Central Park. Central Park grouille d'allées, de gens, de grands lacs et de joggeurs - dans le désordre. Le parc est relativement étroit, et si l'on est dans la nature, on reste donc très près de la civilisation, au lieu de se sentir isolé comme on peut l'être à Hyde Park. Pas de petits endroits planqués, pas de terrains de football, plus d'arbres, plus de dénivelés aussi, plus de gens, plus de chiens, plus d'enfants. Bon, je ne crache pas du tout dessus, j'adorerais avoir un tel endroit au milieu de Paris. Et, alors que je me moquais en passant près des barques qui voguent sur the Lake, je me suis retrouvée dans l'une d'entre elles quelques jours plus tard. Un peu de soleil, trois coups de rames, on se sent tout de même drôlement bien.

MET 1000 5th ave. at 82nd st.
Futilité ou culture? J'avais choisi ce jour là de courir les magasins - sans rien acheter, merci de le noter -, et je n'avais plus qu'une demi-heure pour admirer le Metropolitan Museum of Art. De l'extérieur, le bâtiment, qui s'adosse à Central Park, est impressionnant, imposant avec ses colonnes gigantesques. A l'intérieur, il est tout aussi grandiose, et l'enfilade de salles n'en finit pas. Les collections permanentes sont riches et diverses, de l'art américain au reste du monde, depuis l'Antiquité jusqu'à certains artistes contemporains. Je me maudis un peu de n'avoir passé que 30 minutes dans une seule pièce, mais je préférais encore cela plutôt que de courir de l'une à l'autre sans rien apprécier réellement. A noter, l'entrée est à votre bon cœur messieurs-dames, conseillée à $20, ce qui est un peu cher tout de même. Pour le peu de temps que je pouvais y passer, je n'ai pas hésité à ne tendre qu'un billet de $1, surtout que j'espérais revenir le lendemain et donner un peu plus pour la peine - ce que je n'ai pas fait.


Brooklyn Bridge
Le Brooklyn Bridge est à éviter le week-end, même si je suis assez certaine que les touristes le traversent tout autant en semaine. Ce pont suspendu est effectivement d'une architecture exceptionnelle, et offre un point de vue magnifique, à droite comme à gauche, sur Brooklyn, Manhattan, et le Manhattan Bridge qui se trouve tout près. Entre ces deux ponts, sur la rive de Brooklyn, s'étend la balade appelée DUMBO, Down Under the Manhattan Bridge Overpass, que je n'ai pas faite, mais que je garde sous le coude pour un prochain voyage.


Manhattan Bridge
Moins connu que le précédent, il est également moins fréquenté, et plus terrifiant à traverser.  On peut admirer sa structure bleue métallisé depuis le Brooklyn Bridge. Piétons et vélos se partagent sa promenade, mais on n'y croise que peu de monde - voire vraiment personne. Le métro et le trafic des voitures le font trembler, le vacarme est assourdissant lorsqu'un train y passe. Cet chaos est vécu nuit et jour par les habitants des immeubles tout proches lorsqu'on arrive sur Manhattan, étonnants buildings couverts de graffitis. Le pont offre également certainement une bien meilleure vue sur Chinatown que le Brooklyn Bridge. Le type à vélo que vous voyez au-dessus était un drôle de type très sympa dont le regard s'égarait dans le ciel alors je ne savais pas trop s'il me parlait ou s'il se parlait à lui-même. Comme l'entrée du passage pour les piétons était difficilement accessible à cause de travaux, il m'a indiqué le chemin et bizarrement, le voir traverser à vélo pendant que je flippais alors que le métro en faisait trembler les boulons m'a rassurée.


Philarmonic rehearsal à l'Avery Fisher Hall northern end of the Lincoln Center Plaza at the corner of Columbus ave. and 65th st.
Les shows de New York sont une institution, et pourtant pas du tout mon truc. Les places sont chères, et les spectacles sans doute grandioses m'attirent encore moins à cause de cela. Les concerts prestigieux font un peu partie du même lot, quoique je préfère apprécier en néophyte la musique classique plutôt qu'une comédie musicale. Deux fois par mois, l'orchestre philarmonique de New York se réunit dans la salle de concert de l'Avery Fisher Hall du Lincoln Center for the Performing Arts, et répète en public pendant 2 à 3 heures, ce qui permet non seulement d'apprécier une musique de qualité dans une salle de spectacle et une ambiance peu guindée, mais aussi d'observer le talent de musiciens plus décontractés qu'en plein spectacle, et pour seulement $18.

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