Monday, December 10, 2012

Les mondes de Ralph, de Rich Moore

Ralph est le méchant d'un vieux jeu d'arcade. Tout comme les autres personnages de tous les autres jeux, Ralph a une vie derrière l'écran. Il souffre de ne pas s'intégrer au quotidien de ses compagnons de jeu, une fois la salle d'arcade fermée. Ralph décide, pour qu'ils le considèrent, d'aller chercher dans le jeu Hero's Duty une médaille. Mais de catastrophe en catastrophe, il amène un virus de ce monde apocalyptique dans l'univers rose bonbon de Sugar Rush... où il rencontre Vanallope, comme lui rejetée par les personnages de son jeu de courses.


Wreck it Ralph n'est pas un mauvais Disney, mais sort des rails des habituelles productions du groupe... Le résultat est inégal, peut-être trop loin de la zone de confort du studio, mais, par son originalité, est forcément positif. J'avais, avant visionnage, particulièrement peur que la bande-annonce ne serve qu'à appâter l'adolescent boutonneux qui sommeille au fond de mes amis trentenaires. On offre effectivement au spectateur adulte une réminiscence de ses années d'insouciances; on parle à la nostalgie du "c'était mieux avant"; comme on se targue d'avoir connu le minitel, le rapport entre un crayon à papier et une vieille cassette audio, on aime bien aussi se rappeler un graphisme 8-bits, SuperMario et Pacman. Le genre de truc dont les jeunes d'aujourd'hui ne comprendront jamais la beauté, tout habitués qu'ils sont à la HD, au relief et au mp3. Mais Disney aurait donc osé aller au bout de l'idée? Ou se contenterait plutôt de tendre de jolies perches du côté adulte pour ensuite édulcorer le tout et parler aux enfants? Et bien, je réponds positif à la première de ces questions. On se marre copieusement, pas aux mêmes blagues qui plaisent aux moins de 10 ans.


Bon, mais n'oublions pas la cible pour autant. Le grand public, c'est surtout les enfants. Si les adultes sont comblés, les enfants ont leur dose d'explications sur comment fonctionne une salle d'arcade, et surtout, la plus grande partie du film se déroule dans un monde tout rose peuplé de mignonnes figures et de bonbons... Plutôt rigolo au premier abord, dans l'extrême démesure, mais vite écoeurant, dans son hystérie, ce monde lasse trop vite, après de trop courtes excursions entre le monde de Ralph en 8bits sur l'écran de la borne d'arcade, tout comme le bar où il va prendre un verre, le monde terrifiant et noir de Hero's Duty, ou encore la gare centrale, située dans la prise électrique qui réunit tous les personnages de tous les mondes! C'est le lieu idéal pour faire se croiser Bowser, Sonic le hérisson, un zombie, un petit fantôme du jeu Pacman... Plus de la moitié du film met de côté ces joyeux clins d'oeil pour rester avec l'énervante Vanallope. Le scénario dose aussi inégalement le rapprochement platonique entre Ralph et Vanallope, l'amour plus physique qui unit le gentil du monde de Ralph, Felix, et la meneuse de Hero's duty.


Wreck it Ralph prouve que Disney sait faire l'effort de parler à une nouvelle audience... mais les studios restent encore frileusement attachés à ce qu'ils savent faire, c'est-à-dire un étal un peu conventionnel de jolis sentiments à destination des plus jeunes.


Les mondes de Ralph 
de Rich Moore
avec (VO): John C. Reilly, Sarah Silverman, Jane Lynch,...
sortie française: 21 novembre 2012

2 comments:

aldanjah said...

trop de rose dans ce film !
am critique désinvolte :
http://critique-ouverte.blogspot.fr/2012/11/les-mondes-de-ralph.html

Fanny B. said...

Héhé, on a relevé la même chose ;) Du rose, du rose, trop de rose!