Tuesday, September 21, 2010

Old movies #4 - The wizard of Oz, de Victor Fleming

Dorothy, orpheline, mène une douce existence auprès de son oncle et de sa tante et de son chien Toto dans une petite ferme du Kansas. Une tornade survient un jour, et emporte Dorothy et Toto dans un étrange pays peuplé de petits Munchkins. Cette étrange civilisation chantante est terrorisée par une méchante sorcière verdâtre, et protégée par une gentille sorcière vêtue de rose. La méchante sorcière, furieuse de voir les chaussures rouges de sa sœur morte aux pieds de Dorothy, sacrée nouvelle sorcière du comté, lui met les bâtons dans les roues alors qu'elle suit le chemin d'or qui doit la mener au grand magicien d'Oz, seul à pouvoir la renvoyer dans son Kansas. En chemin, Dorothy et Toto croisent trois créatures qui deviendront ses compagnons de route; tous ont une requête à faire au magicien d'Oz: l'épouvantail a besoin d'un cerveau, le bonhomme de fer désire un cœur, et le lion manque de courage.





C'était encore une honte de n'avoir jamais vu Le magicien d'Oz. Ce n'est certainement pas une leçon de mise en scène, mais cette comédie musicale fait partie d'une culture cinématographique à avoir, pour se rappeler son budget énorme par rapport à l'époque, qui n'a eu d'égal que son immense succès. Judy Garland, alors âgée de dix-sept ans, y était certainement pour quelque chose - pour la réussite, pas forcément pour le budget monumental. Son rôle de gamine naïve et innocente donne le ton de cette comédie musicale; édulcoré par rapport au livre de L. Frank Baum dont il est tiré, le film de la M.G.M. a pour ambition de marcher sur les plate-bandes du Blanche-Neige de Walt Disney. Le conte devient donc extrêmement moral, un peu niais et sincèrement candide.


L'ère faste hollywoodienne n'a jamais donné beaucoup joué sur l'originalité d'un scénario, mais sur sa construction, digne des plus grands architectes de l'écriture. Le scénario du Magicien d'Oz est pensé de manière implacable par des esprits financiers. L'histoire manque donc de finesse; Dorothy, suite à une dispute avec Almira Gulch, vieille femme aux airs de maîtresse d'école qui veut lui enlever son chien, fuit avec Toto loin de sa maison. Se faisant, elle rencontre un bonimenteur qui lui fait réaliser que rien ne vaut cependant son chez-soi, et elle entreprend de faire demi-tour. C'est à son arrivée qu'elle est emportée par la tornade, et son périple l'amènera ensuite à réaliser une nouvelle fois que, vraiment, il n'y pas plus bel endroit que sa maison. Les compagnons croisés sur le chemin d'or sont ses amis de la ferme, à peine déguisés, et la méchante sorcière est Almira Gulch repeinte en vert. Ces raccourcis semblent manquer de subtilité mais, de par leur simplicité même, permettent à l'histoire de clamer son message sans dévier une seconde. Bien des films d'aujourd'hui se perdent en effet dans des effets de style, de grands phrasés et dans l'accumulation de sens toujours plus cachés qui noient le scénario. Le script hollywoodien fonctionne en ne divergeant jamais. Tout comme Dorothy, qui inlassablement suit la route dorée jusqu'au magicien d'Oz, le scénario se déroule pour atteindre son but.


Le film a donc vieilli, certes, et l'image, les merveilleux effets spéciaux, tout comme le jeu des comédiens fleurent bon le début de siècle. En le replaçant dans son époque cependant, on peut voir à quel point Le magicien d'Oz innovait; quant à l'écriture, certains devraient en prendre de la graine et cesser de nous prendre le chou pour du vent. Une morale simplissime et bien énoncée vaut plus que des rebondissements à gogo pour ne pas nous enseigner grand chose.


The Wizard of Oz
de Victor Fleming, King Vidor, Richard Thorpe & Mervyn LeRoy
avec Judy Garland, Toto,...
sortie: 1939

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