Sunday, September 19, 2010

Miral, de Julian Schnabel - Drop dead diva

Je ne vais malheureusement pas vous dire grand chose sur ce film: je ne l'ai pas vu. Enfin, juste les vingt premières minutes, peut-être trente. L'histoire se déroule à Jérusalem, de 1947 à 1994 il me semble, et se serait certainement attaché à suivre les destins croisés de femmes palestiniennes dans un État israélien... mais je n'ai pas eu le temps d'en savoir plus, vaincue, une fois de plus, par une réalisation houleuse, caméra à l'épaule, qui m'a donné la nausée.

C'est mon drame, je rate peut-être ainsi des merveilles. Miral ne semblait pas partir sur le chemin du joyau, c'est pourquoi j'ai préféré fuir plutôt que de supporter tant bien que mal mon dégoût physique pour cette mise en scène profondément injustifiée. La caméra à l'épaule, c'est bien souvent pour souligner l'aspect réel d'une histoire, pour que l'écran fasse office d'œil du spectateur, qui se trouve alors à hauteur des personnages. Je ne sais pas pour vous, mais, dans mon quotidien, je marche droit et je n'ai pas l'impression de marcher en pleine mer. La caméra à l'épaule, c'est une réalisation hésitante, hasardeuse, stupide, qui crie à la scénarisation en permanence. Un réalisateur fait oublier son outil de travail lorsqu'il le pose intelligemment et le laisse capter les émotions des acteurs, la pertinence du cadre et du décor. Une caméra qui bouge, c'est une caméra qu'on voit, et ce n'est donc plus la réalité; c'est, très explicitement, un film.


Pour le peu que j'ai vu du film, c'est-à-dire l'histoire d'Hind, et le début de l'histoire de Nadia, cette prise de position n'a strictement aucun intérêt. La partie du film qui s'intéresse à Hind, et à son combat pour l'éducation des jeunes filles palestiniennes arrachées à leur foyer est en grande partie constituée de dialogues; pour compenser ce manque d'action, les personnages ne cessent de marcher, de regarder, d'expliquer, et la caméra les suit, chaotique, passe de préférence derrière les arbres, les grilles, s'amuse de la focale. Un bon réalisateur pose ses personnages dans un champ/contre-champ classique, donne de la force au jeu d'acteur et les écoute; ou alors, si il refuse une telle banalité, il concise ses explications par quelques scènes illustratives qui n'ont pas besoin de blabla. La partie sur Nadia, jeune fille violée par le mari de la femme chez qui elle vie, commence sur un gros plan des barreaux de son lit, qui avancent et reculent au rythme de la cadence des hanches de l'homme. A partir de ce moment-là, j'ai essayé de suivre avec les yeux fermés, mais ça nuit quelque peu à la bonne compréhension du film.
 


Rentrée chez moi, je vais probablement profiter du reste de mon dimanche à me consoler en regardant la suite de Drop dead diva. Je ne vous ai pas parlé de cette série, qui m'a fait tenir durant la période creuse de l'été, et qui, sans être passionnante, est tout de même charmante. Deb, mannequin blonde et néanmoins attachante, est fiancée à un avocat intelligent, Grayson. Sa conduite légèrement effrénée la mène à percuter un camion, et Deb monte au ciel. Là, un gardien des Portes, Fred, s'apprête à l'envoyer au Paradis ou en Enfer, mais Deb, impulsive, tapote sur son clavier d'ordinateur, et se retrouve projetée dans le corps de Jane Bingum, grosse avocate au gros cerveau et aux cheveux sales, qui travaille dans le même cabinet que Grayson. La nouvelle Jane change de garde-robe, mais pas de corps, et cumule l'intelligence de l'ancienne Jane avec la frivolité de Deb. Chaque épisode présente la résolution de plusieurs cas au tribunal, et les vaines tentatives de Jane pour dire à Grayson qui elle est à l'intérieur. Pendant ce temps, Fred, promu ange gardien, flirte avec Stacy, mannequin et blondasse, la meilleure amie de Deb; elle est la seule au courant de la double identité de Jane.


Légèreté, mise en scène basique et sans caméra à l'épaule, Drop dead diva est un merveilleux divertissement, plutôt rigolo même si pas hilarant, et suffisamment intéressant pour un dimanche. Évidemment, la vie d'un cabinet d'avocats y est drôlement rose, et toutes les affaires gagnées, mais Drop dead diva ne prétend pas retranscrire la réalité. Je m'attache à cette série justement pour ce côté rose bonbon, dont les scènes rêvées sont les meilleures. En effet, Jane, pendant son sommeil, se fait des mises en scène loufoques et très musicales. Deb avait une voix abominable, et le seul attrait du corps de Jane est sa merveilleuse voix, qui chante terriblement juste. Ces séquences de comédie musicales sont explosives.


Conclusion, le dimanche, reste chez toi et ne surchauffe pas ton cerveau de peur de torturer ton foie - souvent déjà mis à mal par le samedi soir.



Miral
de Julian Schnabel
avec Hiam Abbass, Freida Pinto, Yasmine Elmasri,...
sortie française: 15 septembre 2010


Drop dead diva
avec Brooke Elliott, April Bowlby, Jackson Hurst,...
2ème saison actuellement sur Lifetime TV (US)

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