Aron Ralston a pour habitude de passer ses weekends dans les gorges de l'Utah. Il en connaît les moindres recoins, les passages secrets, il les voit changer au fil du temps. Il s'y lance sans dire à personne dans quelle infime partie de cette immensité il va passer deux journées intenses. La nature est perverse même pour ceux qui l'aiment... Aron met le pied sur le mauvais rocher, et se retrouve au fond du trou, le bras coincé sous le caillou. Pendant 127 heures, il va rester coincé là, et tenter de survivre.
Danny Boyle est un de ces réalisateurs dont je vais voir le moindre film sans trop me renseigner auparavant. Ce statut d'exception lui est accordé depuis le formidable Trainspotting que je ne me lasse jamais de revoir. Il a aussi malheureusement réalisé La plage, ou Slumdog Millionaire, ce dernier film ayant été moult fois récompensé, mais que j'ai détesté. J'ai été voir 127 heures en ayant juste vu la bande-annonce une seule fois, et apprenant seulement à la fin du film qu'Aron Ralston n'était pas un personnage inventé de toutes pièces, et que tous les Américains connaissaient son histoire. Que j'ai su ou pas le déroulement du scénario, je crois bien que j'aurais dans les deux cas autant été prise par la tension que sait installer Danny Boyle dans ce film merveilleusement éprouvant, au point que certains spectateurs se sont sentis mal dans la salle.
Je ne savais pas non plus que les trois quarts du films se dérouleraient en face à face avec Aron, dans une petite cavité et dans son esprit vagabondant. Danny Boyle installe tout d'abord son personnage, avec une mise en scène imaginative, à la fois simple et osée, split screens à l'appui et musique tonitruante, à l'image d'un Aron qui se sent libre, plein d'énergie. Ça ressemble à du Danny Boyle, à un dessin animé plein de couleurs saturées, avec des caméras posées sous des cailloux, en contre-plongée. Ce que n'importe qui aurait trouvé kitsch, en fait, se transforme en mise en scène très cohérente. En quelques scènes, alors qu'il croise deux jeunes filles qui se baladent dans le coin, le réalisateur fait comprendre l'habitude que le jeune homme a des falaises arides et sa grande connaissance de tous ses recoins. Tout bascule vite, et Aron, piégé, n'a plus aucun recours. Sa solitude est peinte en deux mouvements de caméra, et voilà le scénario bien installé, quelques mètres en dessous de la surface de la Terre.
A partir de ce moment-là, je ne dis plus rien, par peur de me faire lyncher par les afficionados du non-spoil. Qui sont des imbéciles car probablement que tout le continent américain connaît l'histoire d'Aron Ralston; ceux-là seront quand même sous tension, tant Danny Boyle sait faire grimper cette dernière. Sang-froid, réflexion logique, économie d'eau, délire, divagations, tout y passe. Évidemment, pour réussir à être aussi précis, Danny Boyle s'est juste renseigné auprès du principal intéressé, le fameux Aron Ralston, qui lui a conté son expérience et a travaillé de près avec le réalisateur. Danny Boyle met en images des sensations de plus en plus intenses, jusqu'au véritable point de rupture, jusqu'à une folie contrebalancée par un esprit fort accroché à la vie. Il y ajoute une pointe de découverte de soi-même, une prise de conscience d'un certain égoïsme qui a toujours tenu au corps de son personnage.
Une heure et demi de tension qui monte constamment, je peux vous assurer que c'est éprouvant. D'où les évanouissements dans la salle. Pas de gerbe de sang, pas d'explosion de rage ou de désespoir pourtant; c'est la douleur psychologique d'Aron qui vous prend aux tripes.
Danny Boyle est un de ces réalisateurs dont je vais voir le moindre film sans trop me renseigner auparavant. Ce statut d'exception lui est accordé depuis le formidable Trainspotting que je ne me lasse jamais de revoir. Il a aussi malheureusement réalisé La plage, ou Slumdog Millionaire, ce dernier film ayant été moult fois récompensé, mais que j'ai détesté. J'ai été voir 127 heures en ayant juste vu la bande-annonce une seule fois, et apprenant seulement à la fin du film qu'Aron Ralston n'était pas un personnage inventé de toutes pièces, et que tous les Américains connaissaient son histoire. Que j'ai su ou pas le déroulement du scénario, je crois bien que j'aurais dans les deux cas autant été prise par la tension que sait installer Danny Boyle dans ce film merveilleusement éprouvant, au point que certains spectateurs se sont sentis mal dans la salle.
Je ne savais pas non plus que les trois quarts du films se dérouleraient en face à face avec Aron, dans une petite cavité et dans son esprit vagabondant. Danny Boyle installe tout d'abord son personnage, avec une mise en scène imaginative, à la fois simple et osée, split screens à l'appui et musique tonitruante, à l'image d'un Aron qui se sent libre, plein d'énergie. Ça ressemble à du Danny Boyle, à un dessin animé plein de couleurs saturées, avec des caméras posées sous des cailloux, en contre-plongée. Ce que n'importe qui aurait trouvé kitsch, en fait, se transforme en mise en scène très cohérente. En quelques scènes, alors qu'il croise deux jeunes filles qui se baladent dans le coin, le réalisateur fait comprendre l'habitude que le jeune homme a des falaises arides et sa grande connaissance de tous ses recoins. Tout bascule vite, et Aron, piégé, n'a plus aucun recours. Sa solitude est peinte en deux mouvements de caméra, et voilà le scénario bien installé, quelques mètres en dessous de la surface de la Terre.
A partir de ce moment-là, je ne dis plus rien, par peur de me faire lyncher par les afficionados du non-spoil. Qui sont des imbéciles car probablement que tout le continent américain connaît l'histoire d'Aron Ralston; ceux-là seront quand même sous tension, tant Danny Boyle sait faire grimper cette dernière. Sang-froid, réflexion logique, économie d'eau, délire, divagations, tout y passe. Évidemment, pour réussir à être aussi précis, Danny Boyle s'est juste renseigné auprès du principal intéressé, le fameux Aron Ralston, qui lui a conté son expérience et a travaillé de près avec le réalisateur. Danny Boyle met en images des sensations de plus en plus intenses, jusqu'au véritable point de rupture, jusqu'à une folie contrebalancée par un esprit fort accroché à la vie. Il y ajoute une pointe de découverte de soi-même, une prise de conscience d'un certain égoïsme qui a toujours tenu au corps de son personnage.
Une heure et demi de tension qui monte constamment, je peux vous assurer que c'est éprouvant. D'où les évanouissements dans la salle. Pas de gerbe de sang, pas d'explosion de rage ou de désespoir pourtant; c'est la douleur psychologique d'Aron qui vous prend aux tripes.
127 heures
de Danny Boyle
avec James Franco,...
sortie française: 23 février 2011
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