Louis Zamperini est un fils d'immigrés aux Etats-Unis. Parti pour être une petite frappe, il s'en sort en courant aux Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. Il ne gagne rien mais se distingue avec un record, vise les JO de Tokyo, puis se retrouve dans un avion à bombarder les Japonais. Il survivra plus d'un mois sur l'océan dans un canot de sauvetage avant d'être aux mains de l'ennemi. Il vivra la fin de la guerre dans des camps, jusqu'à la libération et son retour au pays et dans sa famille.
Je n'ai pas fini de pleurer. Pas fini de m'énerver non plus, et je ne peux pas m'empêcher de l'ouvrir. Formellement très réussi, le film d'Angelina Jolie délivre un message ridicule, encore plus au vu des évènements de ces derniers jours. Contrairement à ce qui a été brandi comme message lors de la marche du 11 janvier 2015, j'ai vachement peur.
De moins que rien, le petit Louie devient Louis, celui à qui les épreuves ont donné la foi. Et des épreuves, il en subit, sur un petit canot de sauvetage perdu dans l'océan, loin de sa famille et obligé de voir mourir un copain. Bon, ça va, le copain était récent, valait mieux lui que le 3ème compère d'infortune, ami de longue date. Vous vous souvenez, dans les dessins animés 2D, il y avait toujours un caillou qui se distinguait par sa couleur parmi les autres, on savait bien que celui-ci allait rouler. Pareil, je le sentais bien mourir, Mac, le premier gros coup au cœur de Louis. Après il y a l'enfermement, puis un camp et encore un autre camp. Louis ne flanche pas, se prend des coups, la guerre dure, c'est long. Répétitif aussi, sans changement de rythme ni gradation autre que celle infligée par les violons. Les incohérences s'accumulent pour donner aux épreuves plus de grandiloquence. Sérieusement, tout le camp qui s'arrête de bosser toute une journée pour regarder Louis porter à bout de bras une barre de fer ? Par sa force et sa détermination, Louis fait pleurer son tortionnaire, un homme qui n'en a strictement rien à faire de rien ?
Heureusement que Louis passe le film à moitié à poil, pour faire supporter la guimauve. Noueux et musculeux, la goutte de sueur en permanence luisant le long du torse... Elle est en chien, Angelina, faut dire que Brad Pitt, c'est plus ce que c'était. Jack O'Connell est en plus entouré d'acteurs / tops models, c'est bien connu, les camps, c'est un grand bol d'air pour ces grands garçons aux yeux bleus. Quand ils reviennent à la maison (miraculeusement pas tués alors qu'ils étaient tous réunis sous les canons des Japonais), les beaux Américains sont peignés, les muscles gonflés dans leurs uniformes, et Louis retrouve tous les membres de sa famille dans une belle embrassade pleine de santé et de joie.
La mise en scène est jolie et on se rince l’œil, même avec les longueurs. Mais Angelina porte le coup fatal en nous instruisant de la suite du film : Louis se marie, rencontre dieu (exprès sans majuscule), pardonne à tout le monde et va porter la flamme olympique à Tokyo. Images émouvantes d'un vieux dégueu en short, Jack O'Connell, si c'est ça ton avenir, fais attention au temps qui passe. Faut lui dire, à Angelina, que la foi est venue à Louis Zamperini après des années de thérapie et d'alcoolisme qui lui ont probablement grillé quelques neurones. Ce serait pas plutôt le bon sens, qui autoriserait à pardonner ? Ou les neurones grillés. La religion, c'est ce pour quoi les gens vont tuer d'autres gens.
Le gros message d'amour bien pensant balance le film dans une autre dimension, totalement déconnectée de la vraie vie d'aujourd'hui. Je retourne au fin fond de ma dépression.
Invincible
d'Angelina Jolie
avec : Jack O'Connell, Domhnall Gleeson, Miyavi,...
sortie le : 07 janvier 2015
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