J'ai lu une bonne série de bouquins bien pourris ces
derniers temps. A éviter :
The corrections, de Jonathan Franzen
Sans
doute le moins pire de la sélection, ce pavé de 700 pages est cependant trop long. Le premier chapitre fait
156 pages. Le bouquin raconte
la vie des membres d'une famille dans laquelle le père arrive en fin de
vie, et tout est tourné autour de ce probable dernier Noël ensemble dans
la maison parentale. Il y a les parents, donc, ce père dont la
dégénérescence est incomprise par sa femme, qui se réfugie dans les
médicaments. Un fils chéri, professeur qui couche avec ses éleves, s'éloigne en Lituanie avec des mafieux ; une fille, femme battante, qui réussit dans un
univers d'hommes et d'ailleurs agit "comme un homme" (les guillemets car
cette considération est absolument sexiste), couche avec son boss,
puis la femme de son boss avant de perdre son boulot et son amante ; un
autre fils, bon père de famille semble-t-il, se sent persécuté
par sa femme. Chacun d'entre eux a, aux yeux des autres, une vie
parfaite, et pas de raison de se plaindre. Derrière les apparences, ils
ont tous une vie de merde. Le sujet, acerbe, pourrait être à mon goût,
mais on passe d'un personnage à l'autre toutes les 200 pages et ce
découpage manque cruellement de rythme, d'autant si vous n'appréciez pas
un personnage (passer 200 pages avec Enid, la mère, est insupportable).
The love affairs of Nathaniel P., a novel, d'Adelle Waldman
Les
histoires d'amour et de cul de Nathaniel, Nate, un type banal dans un
monde sans intérêt. Le personnage a le glamour des séries TV : il est
écrivain, n'écrit jamais, vit sur une avance de son éditeur dans un
monde de restaurants et de fêtes new-yorkaises distinguées. On papote
littérature à chaque conversation et on boit du vin rouge. A part ça,
Nate est un type comme les autres, content de sa vie d'égoïste, mais
heureux quand une fille la partage. Ses relations commencent avec du
sexe, continuent dans l'ennui sur lequel il refuse de mettre un nom.
Alors, lâchement, il laisse la relation s'effilocher, il s'éloigne et sa
compagne prend sur elle d'y mettre un terme en se coltinant la
responsabilité de l'échec. Banal.
L'île des chasseurs d'oiseaux, de Peter May
Un beau cadeau
de Noël ! Cela dit, c'est l'attention qui compte. Love sur ma tante qui a
déposé un paquet au pied du sapin. J'ai pris l'habitude de lire les
romans anglophones en version originale, et c'est d'ailleurs la
traduction qui m'a d'abord choquée dans ce roman (traduit en français donc). Un mix étrange et
bancal de formulations polies et de termes campagnards et vulgaires.
Puis des situations m'ont aussi éloignée du roman, notamment ces
incursions dans le domaine informatique : "la carte mère est niquée, il
me faut un nouveau MacIntosh ! Tu es sûr ? Non, mais attends, la mise à
jour de MacIntosh, pour la version 10, est bugguée. Tiens, essaie avec
ce firmware. Il redémarra l'ordinateur et le bureau s'afficha." BONJOUR
les années 80 ! Et puis une histoire d'enfant mort, de retour dans le
passé, l'enquête policière mais intime en fait, de l'inspecteur à
l'enfant mort, le retournement de situation des dernières pages (en fait
il a été violé toute sa vie, voilà, plus besoin de lire le bouquin), et
puis les bébés oiseaux massacrés, ça fait beaucoup pour une seule
petite île anglaise. J'ai lu un mot sur 50 sur les deux dernières pages
tant ça me débectait et j'ai balancé le bouquin sur mon canapé, où il
traine depuis. Impossible de le placer sur les étagères de ma
bibliothèque.
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