Salo ou les 120 jours de Sodome n'est pas encore sorti que le film choque déjà ; Pier Paolo Pasolini planche sur son roman Petrolio et réféchit à son prochain long métrage, Porno-Teo-Kolossal. Ce jour de novembre 1975, il est à Rome, en famille, reçoit des amis, un journaliste, et va dans la nuit chercher la chaleur d'un jeune garçon prostitué. Sur la plage, il se fera assassiner.
Willem Dafoe est un Pasolini ressemblant, qui parle anglais cependant. Peu importe, c'est l'atmosphère et poétique et scandaleuse qui compte, et Pasolini au milieu qui approuve et apprécie. Il est entouré de ses proches, embrasse sa mère qui le surveille du coin de l’œil en s'effarant des propos canailles de Laura Betti. Pasolini sort de son lit en pyjama élégant mais se retrouve vite dans la nuit.
Rome est en permanence plongé dans l'obscurité et tous les restaurants dans lesquels se rend Pasolini sont fermés ; on lui ouvre cependant la porte, preuve de son charisme et de l'amitié qu'on lui porte. L'intrigue, qui le suit simplement lors de ses déambulations, est entrecoupée de scènes qui auraient pu être celles de son prochain film. Plus crues que la dernière journée de Pasolini, elles s'attardent sur du sexe et des humiliations. Abel Ferrara ne choque pas pour la provocation, pas plus que ne le faisait Pasolini. Il illustre, sans idolâtrie, les fantasmes d'un maître.
Le découpage est cependant confus, la temporalité étrange et le passage du monde réel à la fiction (celle de Porno-Teo-Kolossal) perturbante avec l'intervention des mêmes acteurs. Difficile de vraiment s'enthousiasmer.
Pasolini
d'Abel Ferrara
avec : Willem Dafoe, Maria de Medeiros, Riccardo Scamarcio,...
sortie le : 31 décembre 2014
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