I'm here, de Spike Jonze

Los Angeles, un futur abstrait. Les robots vivent parmi les humains, et ressemblent, malgré leur forme humanoïde, à de vieux PC moches. Ils se partagent les tâches ingrates et répétitives, comme nettoyer les rues ou ranger les livres dans les rayons des bibliothèques. Leurs maisons sont vides et leur seule occupation une fois rentrés chez eux est de recharger leurs batteries. Un robot mâle est sorti de son inertie par un robot femelle qui détonne dans ce monde gris. Elle conduit, crée des animaux de papier, sort à des concerts. Mais sa vie trépidante lui fait courir des risques et elle perd peu à peu ses membres câblés dans ses extravagances.

Le court-métrage de Spike Jonze, I'm here, est diffusé actuellement à Paris, dans un container installé sur la place devant le Centre Pompidou jusqu'au 29 mars, puis au 104 en mai. L'entrée est gratuite, il suffit de réserver; tous les 3/4 d'heure, la salle accueille une quinzaine de spectateurs. Le film dure trente minutes seulement. Il est également visible toutes les deux heures sur le site internet http://www.imheremovie.com/. Le film a été réalisé grâce au soutien de la marque Absolut, mais ce nom n'apparaît qu'au générique, et Spike Jonze a eu la liberté de faire absolument ce qu'il désirait.

On retrouve facilement la griffe du réalisateur, son univers onirique et doux, sa réalité un peu décalée. Spike Jonze a le bon goût de ne pas ancrer son film dans un lieu précis - l'action se déroule à Los Angeles, mais aurait pu se trouver n'importe où ailleurs -, ni dans temps défini. Le futur? Peut-être, mais aussi peut-être un présent alternatif. Le scénario soulève la question de l'identification sociale, mais se perd surtout dans une petite histoire d'amour légère et dénuée de profondeur.

Le court-métrage paraît donc plutôt longuet, possède une image sympathique et un rythme un peu lent. L'ensemble est correct, et serait agréable s'il n'y manquait pas la signification. L'évolution des personnages est surprenante, mais ne mène à rien. Ainsi vide de sens, et malgré une promotion discrète et une diffusion hors circuit plaisante, le film n'offre pas un grand intérêt. 

I'm here

de Spike Jonze

devant le centre Pompidou jusqu'au 29 mars 2010

au 104 du 4 au 16 mai 2010

un peu partout en France en 2010

sur le site http://www.imheremovie.com/ toutes les deux heures