Durant la Seconde Guerre Mondiale, dans les camps d'extermination, certains Juifs ont quelques mois de surplus : avant d'être eux-même gazés, ils sont chargés d'emmener les autres vers les "douches", de les dépouiller, de se débarrasser des corps, de nettoyer etc. Saul fait partie d'un de ces Sonderkommando. Il reconnaît un jeune garçon et tente tout pour lui donner une sépulture.
Le titre l'annonce, le petit garçon que Saul reconnaît est son fils. Saul lui-même ne lui donne pas de nom, ne l'avoue qu'après bon moment d'acharnement alors que ses compagnons ne comprennent pas son obstination. C'est que tout le film est du point de vue du protagoniste, sans jamais dévier de son regard. Son attachement à un enfant parmi tout les autres corps sur lesquels il n'a pas le droit de pleurer, cet enfant qu'il aurait pu, comme tous les autres, ne pas regarder et ne pas voir, transparait dans ses actes et dans sa quête d'un rabbin. La caméra ne voit que ce qu'il voit, reste derrière son épaule et n'offre aucune autre description du camp.
Acte futile ou de courage, à l'image de engagement entier du réalisateur dans son film. Le point de vue unique, le cadre resserré (1.37), l'utilisation de l'argentique (et diffusé en 35mm dans une seule salle à Paris, au Balzac), László Nemes, pour un premier film, ose l'improbable et le fragile, et réussit. Malgré le manque de sentiment et la froideur, celle nécessaire à Saul pour continuer à vivre dans l'horreur, le film véhicule beaucoup d'émotion.
La furie et l'absurde survie... on n'a pas vraiment envie de voir cela en ce moment mais peut-être faut-il s'y confronter, volontairement et sans dommage, pour se réunir ensuite dans la solidarité.
Acte futile ou de courage, à l'image de engagement entier du réalisateur dans son film. Le point de vue unique, le cadre resserré (1.37), l'utilisation de l'argentique (et diffusé en 35mm dans une seule salle à Paris, au Balzac), László Nemes, pour un premier film, ose l'improbable et le fragile, et réussit. Malgré le manque de sentiment et la froideur, celle nécessaire à Saul pour continuer à vivre dans l'horreur, le film véhicule beaucoup d'émotion.
La furie et l'absurde survie... on n'a pas vraiment envie de voir cela en ce moment mais peut-être faut-il s'y confronter, volontairement et sans dommage, pour se réunir ensuite dans la solidarité.
Le fils de Saul
de László Nemes
avec : Géza Röhrig, Levente Molnár, Urs Rechn,...
sortie le : 4 novembre 2015
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