Thursday, October 21, 2010

David Fincher

Après avoir vu The social network, et en avoir grandement apprécié la réalisation, je me suis penchée un tout petit peu plus sur la filmographie de David Fincher, pour m'apercevoir que depuis son premier film, Alien3, en 1992, il avait gardé un petit rendement; The social network n'est que son septième film. Dans le lot, j'ai vu Fight Club, je n'ai pas vu Se7en - pas encore -, j'ai probablement vu Alien3 - car je les ai tous regardés, mais pas forcément retenus, j'ai découvert il y a peu The game, j'ai oublié Zodiac, et j'ai boycotté The curious case of Benjamin Button.



Zodiac semble avoir une place à part dans cette liste. C'est un film qui aborde le thème favori de David Fincher - selon mes propres observations hein -, les méandres de l'esprit humain dans ce qu'elles ont, bien souvent, de plus retors; mais Zodiac a fait un bide absolu. Alien3 est évidemment aussi à mettre de côté, quoiqu'on puisse le ranger dans la catégorie "films de commande", au même titre que Panic Room ou que son prochain film, The girl with the dragon tatoo - l'adaptation américaine du bestseller Millenium, déjà adapté au cinéma par le Danois Niels Arden Oplev. Je n'ai pas la moindre envie de découvrir Panic Room, à moins qu'on ne me convainque qu'il s'agit d'un film génial; n'ayant pas adoré Millenium, et étant peu encline à voir des remakes américains d'excellents films d'autres nationalités - sérieusement, les Américains ne peuvent pas regarder un film sous-titré? Ou sans leurs acteurs fétiches? -, je n'irai pas voir The girl with the dragon tatoo. Bref, les films de commande de David Fincher, très peu pour moi. Cependant, la démarche du réalisateur, de travailler pour d'autres, est probablement justifiée par son envie d'avoir une crédibilité  en face des producteurs lorsqu'il souhaite réaliser ses propres envies. Et je ne peux que m'incliner devant tant de rigueur dans son plan de carrière.


D'autant plus que Fight club ou The social network me confirment que David Fincher est un type assez brillant, et ses sujets m'interpellent. Ses films - ceux que je range donc dans la catégorie opposée aux films de commande, SES films - ont pour point commun de prendre comme personnage principal des asociaux, des gens dont le cerveau refuse les règles de vie en communauté. Mark Zuckerberg est l'un de ceux-là, incapable de s'intégrer parfaitement, dont l'obstination devient maladive. Fight club aborde le thème de la schizophrénie, Se7en traque un tueur en série.


Piquée de curiosité, j'ai donc regardé The game, pour découvrir encore une fois que David Fincher, en plus de sa mise en scène efficace, appréciait tout particulièrement de plonger son spectateur dans le désarroi, et excellait à le faire douter de tout et notamment de la santé mentale de ses personnages. Nicholas Van Orton, interprété par Michael Douglas, est un homme d'affaires qui réussit. Il semble cependant très seul, à l'aube de ses quarante-huit ans, hanté par le souvenir du suicide de son père à cet âge, seul dans son immense maison, sans ami, sa femme l'ayant quitté quelques années auparavant. Nicholas Van Orton se rattache au bonheur grâce à son petit frère - Sean Penn - qui réapparaît périodiquement dans sa vie. C'est lui qui l'enjoint de contacter une entreprise chargée de le divertir et de lui donner goût à la vie. Nicholas obéit, et le voilà plongé dans un jeu étrange dont il ne connaît pas les règles et qui semble régir l'univers. Le jeu est partout, et tous sont de mèche. Incroyablement prenant, ce film joue sur le pathos de manière stupéfiante. Si, au début du film, on se sent assez loin du personnage de Nicholas - je ne sais pas pour vous, mais je ne suis pas richissime, je ne joue pas au squatch, je ne mets pas de costume, et je n'ai pas d'employée qui me prépare mon repas tous les soirs -, au fur et à mesure que sa vie semble contrôlée par le jeu, on est agacé avec lui, on sursaute avec lui, et on devient également paranoïaque. Le vrai et le faux s'emmêlent, on ne fait plus confiance à personne; il m'est même venu à l'idée que Nicholas n'était pas qui il croyait être et que David Fincher lui-même me mentait.


David Fincher est un réalisateur particulier, dont tous les films ne sont pas à voir, mais dont certains sont complètement indispensables. Reste Benjamin Button, que je ne sais où classer, et qu'il faudra que je vois avant de conclure sur David Fincher.


The game
de David Fincher
avec Michael Douglas, Sean Penn, Deborah Unger,...
sortie française: 1997

2 comments:

stif said...

J'ai adoré Zodiac, vraiment. Mon Fincher préféré même. Simplement je trouve que Fincher n'est jamais meilleur que quand il abandonne tous les artifices de mise en scène que l'on peut trouver dans Panic Room ou Fight club. The game est aussi un de mes Fincher favoris mais aussi et surtout parce que Douglas y est très bon.

Fanny B. said...

Bon, il faudra peut-être que je revois Zodiac alors; mais un film qui m'a à ce point peu laissé de souvenirs, c'est que je n'avais pas franchement apprécié. Là où on se dit qu'on aurait dû tenir un blog depuis toujours...
The game est franchement exceptionnel.