Wednesday, October 12, 2011

Drive, de Nicolas Rinding Refn

Un jeune homme, taciturne, partage sa vie entre le garage où il travaille, quelques cascades sur des tournages de film, et des braquages, auquel il participe en tant que simple chauffeur, semant les policiers et sans le moindre contact avec les truands, juste l'adrénaline de la course-poursuite. Son patron sur tous ces jobs, Shannon, parle de lui à un mafieux, Bernie Rose, qui s'associe avec Nino pour investir sur ce pilote, espérant le voir gagner pour eux sur des circuits. The driver, sans nom, accepte tout sans broncher; alors qu'il rencontre sa voisine, Irene, et son jeune fils, Benicio, il s'ouvre cependant un peu à elle. Mais le mari d'Irene revient, sortant de prison. Immédiatement et brutalement recontacté par ceux qui l'ont protégé en prison, il doit s'acquitter d'une dette avec un dernier coup, dans lequel the driver s'investit, pour le protéger et protéger Irene en même temps.


Drive est un film que les critiques encensent, depuis quelques mois déjà, depuis Cannes, où le film a remporté la Palme de la mise en scène. Depuis, le héros de Drive a également explosé aux yeux du public, avec Blue Valentine, film intimiste et romantique, puis Crazy, stupid, love, grosse comédie extrêmement réussie, que Ryan Gosling dit avoir accepté pour la présence de Steve Carell. Ryan Gosling, en plus de son image récente de beau garçon, traîne également cette aura d'assurance. Présent à l'écran depuis toujours - au club Disney -, il aurait pu mal tourner - cf. les carrières de Christina Aguilera ou de Britney Spears - mais il fait les bons choix. Celui de Half Nelson le confirme au monde entier, mais il a déjà interprété de nombreux rôles, variés, et engagés. Drive est la consécration, et ce n'est pas dans moins de quatre films qu'on le verra en 2012.


Drive connaît ce destin particulier qu'ont ces bouquins a priori impossibles à adapter. James Sallis publie son roman en 2005, et les producteurs mettent immédiatement la main dessus. Hugh Jackman était pressenti pour interpréter the driver, et Neil Marshall (The Descent) pour mettre en scène... Même en conservant Hossein Amini au scénario, le film n'aurait certainement pas été le même. Ryan Gosling engagé, l'acteur met également son nez dans le script, propose le nom du Danois Nicolas Rinding Refn pour réaliser, et Carey Mulligan, connaissant ce dernier et son film Bronson, s'impose dans le projet. Cette synergie de volontés autour d'un scénario est plutôt rare, dans une méthode de production américaine qui impose le plus souvent ses choix. Et avec un tel engagement des principaux rôles sur un tournage, il est évident que le résultat est bluffant.


Allez lire ailleurs la description du film, qui génère des milliers d'éloges de toutes parts, je n'ai pas envie d'en remettre une couche pour raconter la même chose. La musique y tient une place forte, dans un scénario où les dialogues tiennent sur peu de pages. J'aime quand l'image réussit à raconter son histoire sans qu'un personnage viennent rajouter son grain de sel, au cas où la caméra ne ferait pas bien son travail. The driver est avare de mots, et cela en dit long sur le talent de Nicolas Rinding Refn. La douceur de ce silence, entrecoupé d'explosions de violence physique, fragilise un personnage au passé lourd dont on ne saura rien. Sa relation avec une femme toute aussi délicate, attirée par le malheur, illumine un propos teinté de pessimisme.


Difficile d'en faire plus, Drive se vit au cinéma et se revoit puis se reverra dans des années. Il est probable que le film marque une génération.


Drive
de Nicolas Rinding Refn
avec: Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston,...
sortie française: 05 octobre 2011

2 comments:

Wilyrah said...

Nous sommes complètement d'accord. Bel article sur ce film, on ressent ton appréciation, tu exprimes bien la beauté de Drive et le plaisir du visionnage :)
Bonne continuation à ton blog !

Fanny B. said...

Merci Wilyrah!