Monday, June 14, 2010

Summer wars, de Mamoru Hosada

Kenji, nerdz de base, passe ses vacances à travailler avec son pote geek au lycée, à la maintenance du site OZ. OZ est un monde virtuel dans lequel l'avatar de tout un chacun peut faire exactement la même chose que dans le monde réel, sans bouger de chez soi. Kenji accepte néanmoins de sortir de son petit bureau pour accompagner Natsuki à la campagne, où une grande réunion de famille a lieu pour les 92 ans de son arrière grand-mère. La plus jolie fille du lycée compte sur le jeune garçon, probablement un des seuls à être libre à l'improviste pendant l'été, pour se faire passer pour son fiancé aux yeux de son arrière grand-mère, qu'elle veut rendre heureuse. Kenji est mal à l'aise au sein de tout ce petit monde aux ancêtres prestigieux, et dans cette immense maison qui résonne des rires des enfants et des conversations incessantes des parents. Une nuit, il résout un problème de mathématique reçu sur son téléphone portable; le lendemain, OZ est piraté grâce à sa réponse, Kenji passe pour un criminel, et l'I.A. qui prend le contrôle du monde virtuel détraque le monde réel. L'anniversaire et la grande réunion du clan Jinnouchi est en péril, mais une menace plus importante encore s'abat sur le Japon.



De retour à Paris, voilà que je vais au cinéma pour voir de l'animation... Pour ma défense, j'ai eu de bons échos de ce film à Annecy, et j'ai profité de sa sortie sur les écrans nationaux pour me faire un avis. La japanimation n'est pas forcément un genre que j'adule, même si sa qualité est indéniable. L'animation est juste, mais on n'y trouve pas forcément beaucoup d'innovation. Le scénario, lui aussi, inclut toujours des éléments récurrents: le jeune garçon peu sociable se frotte à la communauté humaine, attiré par la jolie fille qui finira par le faire saigner du nez. Le monde virtuel dans lequel le héros est plongé prend le pas sur la réalité, les deux s'emmêlent, et on perçoit l'impact réel d'internet sur l'humain.


Malgré ce manque d'originalité, l'histoire est plaisante et rondement menée. Les liens des membres de la famille sont joliment tissés, et une petite interrogation sur la vieillesse, la mort, la succession, donne un peu de profondeur aux personnages. Un point reste sous-développé: Natsiki, la seule à voir le retour de son oncle d'un bon œil, avoue un amour platonique de petite fille pour cet homme parti loin d'eux, pour travailler aux Etats-Unis. La question de leur relation passée est évidente, et on soupçonne un amour peut-être partagé? Mais leurs rapports, volontairement ambigus, oscillent trop vers la perversion et le manque d'information les rends grossiers. Sur un tout autre plan, le scénario se perd également en suivant une tante de Natsiki, qui préfère encourager son fils au base-ball sur son écran de télévision, en se goinfrant plutôt que de suivre la tragédie qui se déroule au sein de la maison Jinnouchi. Ces éléments discordants, faussement libidineux, ou réellement hors propos, font perdre le fil du véritable problème.


Le film dans son ensemble joue cependant sur un très bon rythme; le monde d'OZ, schématiquement représenté, avec ses avatars et son backround irréellement blanc, s'intègre parfaitement en alternance avec les scènes du monde réel. Les deux heures de film font passer un moment agréable. Le personnage de Kenji est également attachant, mal à l'aise en société, heureux avec son clavier. Cette dualité est l'un des points forts du film, entre chronique campagnarde et familiale, typiquement japonaise, et récit d'anticipation addictif.


C'est promis, je reprend bientôt pied dans le monde réel pour ma part, avec un film en prises de vue réelles.


Summer wars
de Mamoru Hosada
avec Ryunosuke Kamiki, Patrick Mölleken, Nanami Sakuraba,...
sortie française: 09 juin 2010

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